2015-02-07 20:26:00

Méditation du Ve Dimanche du Temps Ordinaire


Le Père Jésuite Raphaël Bazebizonza, nous introduit à la méditation avec les lectures du cinquième dimanche du Temps Ordinaire :

L’antienne d’ouverture de la liturgie de ce 5ème dimanche du Temps ordinaire nous invite à venir, à venir nous incliner et nous prosterner pour adorer le Seigneur qui nous a faits et qui est notre Dieu. Mais cette invitation à la louange devant le Dieu créateur semble, à première vue, se heurter au tableau sombre de la souffrance que peint la Parole de Dieu de ce jour.

Toutes les lectures que nous écoutons aujourd’hui nous plonge au cœur de la question de la souffrance, du mal : pourquoi faut-il souffrir ? Pourquoi le mal existe-t-il ? Dans le tourment d’une vie qui très souvent nous dépasse, quand plus rien, ne marche pour nous, cette question peut d’ailleurs se compliquer davantage et mettre en cause Dieu lui-même, accusé de rester silencieux devant la désolation des hommes et des femmes qu’il a faits : si Dieu aime l’homme, pourquoi permet-il qu’il soit affecté par le mal ? En particulier, pourquoi le juste par excellence permet-il la souffrance du juste et de l’innocent ?

La première lecture nous présente Job, l’homme qui touche du doigt l’énigme du mal et fait l’expérience de la souffrance. Mais Job, est un homme juste qui, au cœur même de sa misère, réussit à garder la foi. Au terme de son épreuve, Job comprend davantage que « ce n'est pas le fait d'esquiver la souffrance, de fuir devant la douleur, qui guérit l'homme, mais la capacité d'accepter les tribulations et de mûrir par elles, d'y trouver un sens par l'union au Christ, qui a souffert avec un amour infini » (Spe Salvi, 35).

Tout comme Job, Jésus aussi a été confronté au problème de la souffrance et du mal. Il a partagé l’angoisse, la douleur et les attentes des foules nombreuses qui se pressaient autour de lui. Mais il a vaincu le mal. Mais la question rebondit de nouveau : si le Christ nous a sauvés par sa mort, pourquoi devons-nous encore souffrir ? Pourquoi ne nous a-t-il pas rendu la condition que l’homme a perdue par le péché ?

La souffrance fait aussi partie de l'existence humaine nous a dit le Pape Benoit XVI. Elle découle, d'une part, de notre finitude et, de l'autre, de la somme de nos fautes. Dieu seul a ce pouvoir qui « enlève le péché du monde » (Jn 1, 29).

L’Évangile de ce dimanche justement nous présente Jésus qui guérit les malades : d’abord la belle-mère de Simon Pierre, qui était alitée avec de la fièvre ; puis tous les malades de Capharnaüm, éprouvés dans leur corps, leur esprit et leur âme ; Il « guérit beaucoup de malades… et il chassa beaucoup de démons » (Mc 1, 34). C’est cela le cœur de la mission du Christ, comme l’attestent bien les quatre évangélistes : la libération de maladies et d’infirmités en tout genre. En effet, les maladies sont un signe de l’action du Mal dans le monde et dans l’homme, tandis que les guérisons montrent que le Royaume de Dieu, Dieu lui-même, est proche. Le François nous l’a redit : ces guérisons, ces paroles qui arrivent au cœur sont le signe et le début d’un salut ». Mais il est aussi vrai que la souffrance, surtout celle corporelle, demeure. Mais la chose la plus importante n’est pas que Jésus guérisse et enseigne, mais qu’il sauve. L’intervention de Jésus ne nous place pas à l’abri des tourments de ce monde, mais plutôt nous donne le courage et la force de porter le témoignage de la foi au milieu des tourments de ce monde. Si nous, qui croyons en Dieu, en sa présence, en sa force et en son amour, si nous ne sommes pas capables de plus de calme, de sérénité et de confiance que ceux qui ne croient en rien, quel peut être notre témoignage ?

Prions pour que le Seigneur nous accorde la grâce d’entrer dans son mystère de la Croix, et d’en vivre pleinement pour le salut du monde.








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