Le Pape invite les Grecs à se montrer accueillants envers les migrants

(RV) Le Pape François demande aux Grecs de se montrer accueillants à l’égard des immigrés sans distinction de race, de langue ou de religion, surtout vis-à-vis des plus défavorisés. Son appel est contenu dans un texte qu’il a remis ce jeudi matin aux évêques catholiques de Grèce venus à Rome pour leur visite ad limina - le pèlerinage que tout évêque catholique est tenu de faire à Rome régulièrement pour renforcer les liens avec le Saint-Siège et analyser la situation des différents diocèses avec le Pape et les responsables des dicastères et congrégations.

Cet appel intervient alors que les îles grecques, qui manquent d’infrastructures, ont été confrontées à un afflux massif de réfugiés, dont de nombreux enfants, venus notamment de zones en guerre, de Syrie entre autres. En 2014 leur nombre aurait augmenté de plus de 200%.

Or dans un pays en crise, la population est accusée de manquer de solidarité et de faire preuve de racisme. Les forces de l’ordre traquent les clandestins et les militants du parti d’extrême-droite Aube dorée n’hésitent pas à passer à tabac des étrangers.

Dans les recommandations remises aux évêques grecs, le Saint-Père souligne que le renforcement légitime des traditions culturelles et des racines chrétiennes de la société hellénique ne doivent pas empêcher l’ouverture aux valeurs culturelles et spirituelles des migrants. L’épiscopat catholique, qui mène déjà une importante action pastorale et caritative en faveur des immigrés, y compris des clandestins, est encouragé à offrir un témoignage de fraternité pour que la société grecque devienne plus conforme à l’idéal évangélique.

Le Pape François n’ignore pas par ailleurs la crise économique et financière qui tenaille la Grèce. Dans un tel contexte, il est essentiel de miser sur le dialogue entre les différentes composantes de la société, de combattre la culture du pessimisme et de poser des gestes de solidarité au quotidien. Le Souverain Pontife encourage aussi la collaboration avec les autres pays d’Europe.

Sur un plan plus pastoral, il salue les efforts accomplis par l’Eglise catholique en termes d’évangélisation et de promotion humaine, malgré les innombrables difficultés. Il est essentiel selon lui d’améliorer la pastorale des vocations pour faire face à l’insuffisance numérique du clergé. Mais il faut surtout valoriser le rôle des laïcs pour redynamiser les communautés chrétiennes et affronter les défis actuels et à venir. La présence des mouvements et associations devrait être encouragée : lorsqu’ils sont bien encadrés par les pasteurs et insérés dans les paroisses les mouvements laïcs accomplissent un travail appréciable avec leur engagement missionnaire et leur joie chrétienne.

Enfin la reconnaissance juridique de l’Eglise catholique de Grèce de la part des autorités compétentes est un événement de la plus grande importance qui aidera les catholiques à envisager l’avenir plus sereinement et à impulser un nouveau dynamisme et enthousiasme à leur mission. Quant au dialogue œcuménique avec les orthodoxes, il est incontournable pour l’avenir de la nation.