2015-01-21 19:32:00

Méditation du IIIe Dimanche du Temps Ordinaire


Le Père Antoine Kerhuel, SJ, Conseiller général du Préposé Général de la Compagnie de Jésus, nous introduit à la méditation avec les lectures du IIIe Dimanche du Temps Ordinaire :

Les lectures de ce dimanche nous mettent devant une urgence. Jonas est invité à sortir de chez lui, de ses habitudes et de ses préjugés, pour appeler la grande ville païenne de Ninive à la conversion. Nous savons que Jonas, après avoir résisté à une telle mission, se mettra en route et lancera ce terrible avertissement : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! ». Les habitants de Ninive, tout païens qu’ils soient, entendront ces paroles et abandonneront leurs conduites mauvaises. Dieu renoncera à la destruction de la ville.

Ce sentiment d’urgence, nous le retrouvons également dans la deuxième lecture de ce dimanche. Dans la première lettre aux Corinthiens, Paul tient ces propos mystérieux : « le temps est limité », et un peu plus loin il affirme : « ce monde tel que nous le voyons est en train de disparaître ».

Oui, dans l’accueil de la parole de Dieu, il y a bien une urgence : l’urgence de nous ouvrir pleinement à la vie telle que Dieu la donne. Cela peut signifier pour nous changer nos comportements, en famille, dans les affaires ou dans la vie publique. Cela peut signifier pour nous regarder autrement ceux qui nous font peur : parce que ce sont traditionnellement des ennemis, parce qu’ils ne partagent pas la même foi que nous, parce qu’ils sont malades (aujourd’hui, nous faisons mémoire des malades de la lèpre), parce qu’ils nous ont blessés ou parce que nous les avons offensés, … tant de gens nous font peur, mais la foi chrétienne nous invite à nous libérer du cycle de la peur dont nous savons qu’il engendre exclusion, violences et vengeances. Oui, il y a bien une urgence à changer de vie !

Cela dit, urgence ne signifie pas précipitation ou excitation. L’urgence, dans la tradition chrétienne, est celle de la relation à Jésus. Parce que nous entrons dans une relation vivante à Jésus, en qui nous reconnaissons le Christ, parce que nous nous mettons à sa suite, nous ressentons l’urgence de changer nos vies. Dans l’Evangile de ce dimanche, il nous est raconté que Jésus se met à parcourir la Galilée en disant : « Les temps sont accomplis, le Règne de Dieu est là. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Nous sommes au tout début de l’Evangile de Marc, et Marc continuera son récit en expliquant ce que signifie « se convertir et croire à la Bonne Nouvelle » : rien d’autre que suivre Jésus au jour le jour, jusqu’à l’expérience inimaginable de la passion et de la résurrection. Dans l’Evangile de ce dimanche, il nous est montré que, dès le début de sa vie publique, Jésus appelle des hommes à abandonner leurs activités pour se mettre à sa suite. Simon et son frère André avaient un métier : ils étaient pêcheurs professionnels, et savaient utiliser les techniques de pêche de l’époque. Voilà que Jésus entre dans leur vie : « Venez, suivez-moi. Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Après avoir ainsi appelé Simon et André, Jésus appellera deux autres pêcheurs, Jacques et Jean, à le suivre. Simon et André, Jacques et Jean, ce sont bien des hommes qui se sont laissés prendre par une urgence : l’urgence de se mettre à l’écoute de Jésus, l’urgence de se laisser enseigner par lui, l’urgence d’entrer dans une relation vivante avec Jésus ; et de ce fait, les vies de Simon et André, les vies de Jacques et Jean, les vies de tant de générations de croyants jusqu’à nous ont été transformées.

Demandons aujourd’hui au Seigneur qu’il nous aide à entendre l’urgence qu’il y a à entrer dans une relation toujours plus confiante en Celui qui nous montre le chemin de la vie : Jésus-Christ.








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