2015-01-20 12:30:00

La Caritas Centrafrique victime de la colère des anti-Balakas


(RV) L’insécurité est toujours aussi grande à Bangui, la capitale de la République centrafricaine. Mardi matin, une employée expatriée de l’ONU a été enlevée. Selon les premiers témoignages, des hommes armés assimilés à des anti-Balaka seraient les auteurs de cet enlèvement. Vingt-quatre heures plus tôt, lundi, une travailleuse humanitaire française et un frère catholique œuvrant pour la Caritas avaient été enlevés à quelques kilomètres au nord de la capitale, dans le quatrième arrondissement, toujours par des anti-Balakas.

Ces deux enlèvements interviennent alors qu’un des principaux chefs des anti-Balakas a été arrêté samedi par la MINUSCA, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique, à Bouca, dans le nord-ouest du pays. Il s’agit de Rodrigue Ngaïbona, surnommé « général Andjilo ». Son arrestation a provoqué la colère de ses partisans qui ont manifesté leur mécontentement dimanche et lundi.

L’abbé Elysée Guedjande , secrétaire exécutif national de Caritas Centrafrique, revient avec Xavier Sartre sur l’enlèvement de la travailleuse française et du frère Gustave 

« Hier matin [lundi], aux environs de 9 heures, le frère Elkana, directeur diocésain de la santé, avait à bord de son véhicule le frère Gustave Reosse ainsi que Claudia Criste, qui elle, était venue assurer le suivi des activités de la coordination diocésaine de santé au niveau de deux villages : Goundja et d’Imohoro.

Ils ont pris avec eux des médicaments, des lits d’accouchement pour aller donner une assistance sanitaire. Malheureusement, en route, ils ont été arrêtés par les anti-Balakas. Ils étaient en civil avec des armes et ils les ont arrêtés. Ils ont fait descendre le chauffeur, le frère Elkana. Pensant que c’était un simple chauffeur, ils l’ont laissé et ont kidnappé les deux autres personnes, c’est-à-dire l’autre frère et Claudia Criste, Française de 67 ans qui collabore depuis quelques années déjà avec la Caritas.

Ils ont pris le véhicule avec tous les médicaments et tout le matériel médical. Ils sont partis dans leur fief situé dans le quatrième arrondissement. Dès qu’on a eu la nouvelle, j’ai alerté l’archevêque, également président de la Caritas Centrafrique, qui est venu sur les lieux, dans le fief des anti-Balakas, pour les rencontrer..

Selon vous, qu’est-ce que cet enlèvement révèle de la situation actuelle à Bangui ?

Cela révèle le fait que l’insécurité est encore grandissante dans le pays parce qu’avant cet enlèvement, il y en a eu d’autres. Les vols de véhicules des humanitaires continuent. Certains braquages continuent aussi dans le quartier.

Il y a un mois, ces mêmes anti-Balakas avait déjà pris une moto de la Caritas et maintenant un véhicule et des êtres humains. Un expatrié qui est venu nous apporter de l’aide, on l’enlève ! Est-ce que cela est dû à quelque chose ?

Lundi matin, j’ai reçu l’appel d’un chef anti-Balakas qui m’a dit que leur chef est détenu. Effectivement, il y a trois jours, la MINUSCA a mis la main sur l’un des chefs renommés des anti-Balakas en la personne d’Andjilo. Et donc, pour eux, apparemment, ce kidnapping, c’est vouloir l’échange de Madame Claudia avec leur chef Andjilo. » 








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