2015-01-14 14:29:00

Le Pape s'est rendu au sanctuaire de Madhu en zone tamoule


Le Sri Lanka a depuis ce matin son premier saint. Joseph Vaz, un maitre, un modèle... La messe de canonisation a rassemblé plus de 500 000 personnes, dans une atmosphère de grande joie et de grande paix.

Embrassant d’un regard le paysage conduisant au nord du pays, le Pape a ensuite effectué les près de 250 km séparant Colombo à Madhu en hélicoptère, accompagné de sa délégation. Un petit groupe de journalistes, représentant tout type de media a suivi, eux aussi héliportés.

A son arrivée, François a trouvé, là encore, une foule enthousiaste, colorée, joyeuse mais calme. Plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le Pape a reçu un collier de larges fleurs violettes. Des fanions aux couleurs du Saint-Siège étaient suspendus tout au long du parcours en papamobile. En descendant de la jeep blanche, François a embrassé des enfants. Il a gravi les quelques marches conduisant à l’entrée du sanctuaire, et ouvert le temps de prière.

 

Marie Duhamel, notre envoyée spéciale

Un signe de croix et du silence s’est élevé un chant d’invocation à l’Esprit saint : un Veni Creator à la Sri Lankaise avec des tambourins, mais d’une très grande douceur. Chants et prières étaient en tamoul et en cinghalais. Dans les deux langues, on a traduit l’intervention du Pape. Au santuaire marial de Madhu, François a remercié la Vierge d’avoir protégé le peuple Srilankais de « tant de dangers ». Ici, un camps de déplacés avait été installé pendant la guerre, accueillant tous ceux qui avaient besoin d’un refuge. « Il y a ici aujourd’hui des  familles qui ont souffert immensément durant le long conflit ». Il dura trente-sept ans pour s’achever de manière sanglante il y a tout juste cinq ans.

Et c’est là, au pied de la Vierge, mère protectrice, que le Pape a demandé « la grâce de faire réparation pour nos péchés et tout le mal que cette terre a connu ». Prendre sur son dos les responsabilités du passé. Ce n’est « pas facile », admet François. Mais « c'est seulement quand, à la lumière de la Croix, nous arrivons à comprendre le mal dont nous sommes capables, auquel peut-être nous avons pris part, que nous pouvons faire l'expérience d'un vrai remords et d'un vrai repentir ».

Dans ce difficile effort pour pardonner, « Marie est toujours là pour nous encourager », a affirmé François. Le Pape invite donc à prier la Vierge, car elle veut guider les Srilankais vers « une réconciliation plus grande». « Que le baume du pardon de Dieu produise une vraie guérison pour tous. François a salué « les efforts » des Tamouls comme des Cinghalais pour reconstruire l'unité qui a été perdue ».

François a ensuite  béni la foule avec la statue originale de la Vierge de Madhu, portant l’enfant Jésus dans ses bras, tous les deux couronnés d’or, enveloppés d’un manteau de soie crème, incrustés d’or Le bleu couleur de la Vierge était également très présent : des rubans de tulle, et des fleurs. Le diocèse a offert à François une reproduction en bois de la statue. Il ne l’a plus quittée. Le Pape a offert un chapelet d’or au sanctuaire.

 

Le Sanctuaire marial de Madhu, situé en terre tamoul dans le petit diocèse de Mannar, est fréquenté par les catholiques (90% de la population locale), mais aussi par des fidèles d’autres religions. Le 15 août, 600 000 fidèles y sont réunis chaque année. « Our Lady of Madhu » a plus de 400 ans d’histoire. En 1544, le roi de Jaffna, Sankili, a fait massacrer quelques 600 chrétiens du diocèse convertis par les Portugais. Certains fidèles, échappant au massacre, se sont rendus dans la jungle y installant la statue de la Vierge. Des Eglises furent ensuite construite aux alentours. Mais, de nouveau, une persécution, cette fois, ce sont les Hollandais qui les pousse à fuir. Trente familles vont de village en village avec la statue. Ils s’installent finalement à Maruthamadhu, là où se trouve le sanctuaire actuel.

 








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