Boko Haram élargit son action terroriste et s'en prend au Cameroun

(RV) Entretien - Boko Haram massacre au-delà des frontières nigériane. Après les rives du lac Tchad la semaine dernière, le nord du Cameroun a été victime d’une nouvelle attaque du groupe terroriste. Les islamistes s’en sont pris lundi à une base militaire.

Selon le gouvernement camerounais, 143 terroristes ont été tués. Un soldat a péri dans l’attaque. Boko Haram a donc mis à exécution ses menaces contre Yaoundé. Le pays a en effet mené des frappes aériennes contre le groupe terroristes le mois dernier, pour la première fois.

Au Nigeria, la secte islamiste est toujours présente à Baga, prise d’assaut la semaine dernière. Mgr Ignatius Kaigama, l’archevêque de Jos, dans le centre du pays, a appelé cette semaine la communauté internationale à apporter un soutien similaire à celui reçu par la France ce week-end, après l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo.

« Il est nécessaire que cet état d’esprit se propage non seulement quand cela se passe en Europe, mais aussi dans beaucoup d’autres pays pauvres », a lancé le prélat sur BBC World

Les Nations Unies dénoncent également les conséquences des violences sur les enfants. L’UNICEF évoque notamment ces « jeunes filles envoyée à la mort avec une bombe attachée à la poitrine ».

Les explications de Thierry Delvigne, porte-parole d’UNICEF pour la région Afrique de l’Ouest et centrale.

« Boko Haram est en train de mettre le feu » aussi au Cameroun et « personne ne bouge le moindre petit doigt », constate, amer, un responsable militaire camerounais après un nouveau raid meurtrier des islamistes armés nigérians contre une ville de la province de l'Extrême-Nord.

Pose d'explosifs, attaques de véhicules de transports en commun et de bases militaires, incendies dans les villages, vols de bétail : la multiplication depuis des mois des actes de la nébuleuse Boko Haram dans cette région du Cameroun inquiète les autorités militaires et civiles et effraie la population locale.