Commentaire de l'Evangile du dimanche 11 janvier

Le Père Pascal Montavit nous offre son commentaire de l'Evangile du dimanche 11 janvier. Evangile selon Saint Marc 1, 7-11: " En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain."

Ecoutez le commentaire du Père Montavit  :

Nous célébrons aujourd’hui le Baptême de Notre Seigneur Jésus-Christ. Bien sûr, Jésus est Fils de Dieu et il n’a pas besoin d’être baptisé au même titre que nous. S’il le fait, c’est pour nous. Par notre baptême, nous devenons fils adoptifs de Dieu et membres du Corps du Christ, ce même Corps qui a été baptisé dans les eaux du Jourdain par Jean-Baptiste. Le baptême de Jésus inclut donc tous les baptêmes chrétiens de tous les temps. Avec lui, nous sommes spirituellement plongés dans le Jourdain. Voyons comment ce récit nous permet de mieux comprendre ce sacrement.

Tout d’abord, Jean, qui baptise Jésus, reconnaît lui-même : « Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales » (Mc 1,7). Celui qui baptise, que ce soit Jean-Baptiste ou le prêtre pour le baptême des chrétiens, n’est qu’un instrument pour transmettre la Grâce de Dieu. Il n’est qu’un serviteur que le Seigneur a appelé à répandre ce grand mystère du Salut accordé à tous les hommes. Il  ne peut donc pas se glorifier de son appel.

Puis, il nous est dit qu’au moment où Jésus sort de l’eau, il vit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Notons qu’il n’est pas dit que toute la foule voit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre. Seul Jésus le voit. Cela nous montre que le baptême demeure un mystère que tout le monde n’est pas en mesure de reconnaître. Il est beau de voir un adulte cheminer ardemment vers le baptême. Ce parcours dure généralement deux ans, deux ans où le désir ne cesse de croître dans l’attente de ce jour de Grâce. Mais il y en a aussi, baptisés ou non, qui considèrent ce sacrement, comme une invention humaine et inutile. Pourquoi leurs yeux ne sont-ils pas ouverts au trésor de ce sacrement ? Nous touchons là au mystère de l’élection dans le plan divin. Election d’Israël tout d’abord, puis élection en Jésus-Christ. Pour ne pas se laisser troubler par cette élection, il est important de rappeler que la volonté de Dieu est que tous les hommes soient sauvés. Saint Paul nous dit que le Seigneur « nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence dans l’amour » (Eph 1,4). Le dernier verset de l’Evangile selon saint Matthieu est un appel à la mission, une mission universelle et sans restriction : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,19).

Ensuite, il est dit que l’Esprit Saint descend sur Jésus comme une colombe. Le jour de notre baptême, nous recevons aussi l’Esprit Saint. C’est en effet l’Esprit Saint qui nous donne la foi et nous permet de reconnaître Jésus comme le Sauveur des hommes. C’est une grâce que d’avoir la foi. Nos yeux s’ouvrent alors à ce mystère de Dieu qui a pris chair, s’est fait l’un de nous, est mort sur la Croix et est ressuscité le troisième jour. Bien sûr, beaucoup de choses demeurent encore voilées et nous ne comprenons pas tout. Mais lorsque nous prions, nous savons que c’est vrai. Lorsque nous posons notre regard devant le Saint Sacrement exposé, ce que nous vivons nous échappe, mais nous en ressortons fortifiés et apaisés.

Enfin, une voix se fait entendre : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour » (Mc 1,11). Par le baptême, nous passons de créatures bien-aimées de Dieu à fils ou filles adoptives. Nous devenons cohéritiers du Christ.

En ce jour, prions pour que tous les baptisés redécouvrent la richesse infinie de leur baptême. Prions aussi pour les catéchumènes et ceux qui sont loin de la foi. Que le Seigneur les rejoigne et se révèle à eux.