Carlo Musumeci le détenu qui voulait rencontrer le pape

(RV) Un forçat italien, Carlo Musumeci, engagé dans un chemin de foi et de récupération sociale, depuis sa rencontre avec don Oreste Benzi, aurait dû participer, ce samedi matin, à l’audience accordée par le Pape François aux membres de la communauté Jean XXIII. Il avait exprimé le souhait de rencontrer le Saint-Père. Mais le tribunal compétent ne lui a pas donné de réponse. Condamné à la prison à vie, il ne peut en principe pas obtenir de permis.

Les explications d'Olivier Bonnel :

Chef d’un gang qui gérait des trafics en toscane, Carlo Musumeci avait été arrêté en 1991. Depuis, il a obtenu un doctorat et écrit de nombreux livres et poèmes. Dans une lettre ouverte au Pape publiée sur internet, il se dit déçu, « trempé de tristesse » et de mélancolie. « Ils croyaient que j’allais demander l’asile politique au Vatican où la prison à perpétuité a été abolie », a-t-il commenté, avec ironie. Carlo Musumeci se bat contre la prison à vie, une peine destructrice qui, selon lui, annule les êtres humains. Ce n’est qu’une banale vengeance sociale, écrit-il. Il ne comprend pas pourquoi ceux qui se battent contre la peine de mort pour des motifs religieux et éthiques ne se battent pas aussi contre la prison à vie, alors qu’il s’agit, selon lui, d’une forme de détention inhumaine et injuste, une peine de mort au ralenti. « Je me sens comme un mort qui respire et qui marche, écrit-il encore. Puisqu’on m’a même empêché de rencontrer le Pape, il ne me reste plus qu’à me préparer à vieillir dans mon tombeau de fer et de béton. Seule la mort pourra me libérer de mes chaînes ». Le 23 octobre dernier, le Pape François avait affirmé que la prison à vie était une peine de mort camouflée, voilà pourquoi Carlo Musumeci aurait voulu le rencontrer.