2014-12-18 13:56:00

Le rôle déterminant du Pape François dans le dégel entre Cuba et les Etats-Unis


(RV) Entretien - Au lendemain de l'annonce historique du rapprochement entre Washington et La Havane, le cardinal secrétaire d'Etat du Vatican Pietro Parolin a donné une interview donnée à Radio Vatican. Rappelant tout le travail réalisé par le Vatican depuis des années (du message de Jean XXIII aux visites de Jean-Paul II en 1998 et Benoît XVI en 2012), le cardinal Parolin a insisté sur « le rôle déterminant du Pape François » dans ce dégel des relations entre Etats-Unis et Cuba « parce qu’il a pris cette initiative d’écrire aux deux présidents, pour les inviter à dépasser les difficultés qui existent entre les deux pays, trouver un point d’accord et un moyen de se retrouver. C’est aussi sûrement dû au fait que le Pape vient de cette région et qu’il connaît effectivement les problématiques. Il a aussi trouvé la manière juste pour réduire les distances et rapprocher les deux parties » a souligné le cardinal Parolin.

Le cardinal Parolin est interrogé par Roberto Piermarini :


Pour le secrétaire d’Etat du Vatican, c’est un exemple concret de la « culture de la rencontre » évoquée par le Pape François à de nombreuses reprises qui montre « qu’il est possible de s’entendre, de se comprendre, de collaborer et même de trouver les issues à des difficultés qui nous séparent ». Reprenant les mots souvent répétés du Pape, le cardinal Parolin a déclaré que « quand il y a des problèmes, il faut appliquer la méthode du dialogue, et plus il y a de problèmes et de difficultés, plus il faut un dialogue ».

Dans le modèle du Pape François, l’engagement diplomatique du Vatican tient en trois points : « la paix, la lutte contre la pauvreté et la construction de ponts ». Dans l’exemple américano-cubain, le fait de « construire des ponts » s’est exprimé « à travers la facilitation du dialogue entre les deux parties » : le Saint-Siège a « offert ses bons offices pour que les deux parties puissent se rencontrer et arriver à une conclusion heureuse de cet engagement de chacun ».

Des conséquences positives pour Cuba et l'Amérique Latine

Interrogé sur les conséquences d’un tel événement diplomatique dans une région qu’il connaît bien – le cardinal Parolin a été nonce apostolique au Venezuela entre 2009 et 2013 –, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège « croit et espère » qu’un « pas de cette nature aura certainement aussi des conséquences positives dans toute l’Amérique Latine, parce qu’il y a des situations qui ont besoin de s’améliorer et de trouver une solution. Le fait qu’il y ait une espèce de modèle – ces deux nations qui ont eu tant de problèmes, tant de difficultés dans leurs rapports et qui ont pu, grâce à la bonne volonté et au courage de leurs chefs – cela pourra inspirer d’autres leaders, aussi courageux, pour chercher la voie du dialogue et de la rencontre » a souligné le secrétaire d’Etat du Vatican.

Enfin, le cardinal Parolin s’est réjoui de voir l’implication de l’Eglise cubaine, qui a fait « sonner les cloches de l’île » après l’annonce du rapprochement entre Etats-Unis et Cuba, « une bonne nouvelle au milieu de tant d’autres » plutôt négatives. « Je pense que ce sera un prochain pas qui aidera l’Eglise locale à toujours mieux développer sa fonction au sein de la société cubaine pour la construction d’une réalité toujours plus solidaire et qui aidera l’Eglise à apporter sa contribution à la société cubaine toute entière ».








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