Le Pakistan, sous le choc, pleure ses morts

(RV) C’est la pire attaque terroriste de l’Histoire du Pakistan. Elle a été menée par un commando taliban ce mardi dans une école de Peshawar ce matin. 141 personnes ont été tuées, dont de nombreux enfants.

L’école accueille des enfants de 10 à 18 ans, certains sont ceux des plus hautes autorités militaires du Pakistan. Selon les premiers témoins, vers 10h30 locales ce mardi, six rebelles talibans portant des vestes munies de ceintures d’explosifs et lourdement armés, sont entrés dans l’école, par un cimetière voisin, tirant au hasard sur les écoliers. L’armée serait intervenue seulement une demie heure après le début de l’offensive. Plusieurs assaillants auraient alors fait exploser leur ceinture d’explosifs. Les autres se seraient retranchés dans un bâtiment administratif de l’établissement, prenant en otage 500 étudiants et professeurs.

L'assaut, qui a duré près de sept heures, s'est soldé par la mort d’au moins 141 personnes, dont la plupart sont des écoliers âgés de 10 à 20 ans. L’armée a annoncé avoir tué les six assaillants.

Un acte de représailles

Cette attaque très meurtrière a été très vite revendiquée par le TPP, la branche pakistanaise des talibans, expliquant qu’elle était une réponse directe à l’offensive lancée par l’armée depuis le mois de juin dernier dans le nord-Waziristan, le bastion des insurgés. « Nous avons choisi cette école car le gouvernement vise nos familles a expliqué le porte-parole des talibans, nous voulons qu’ils en ressentent la douleur ».

Le premier ministre Nawaz Sharif s’est rendu sur les lieux, auprès des victimes  évoque une « tragédie nationale ». « Tant que ce pays n’est pas débarrassé du terrorisme, nous poursuivrons cette offensive dans le nord » a déclaré le chef du gouvernement, une lutte contre le terrorisme qui se fera avec l’Afghanistan a-t-il précisé. Trois jours de deuil national ont été annoncés.

De nombreuses réactions

Cette attaque meurtrière a bien sûr suscité de nombreuses réactions, au premier rang desquelles, celle du voisin indien, avec qui le Pakistan entretient des relations tumultueuses. Le Premier ministre indien Narendra Modi a qualifié l’attaque terroriste de « lâche ». Barack Obama parle d’une attaque odieuse ; le président français François Hollande a dénoncé un massacre ignoble.

L'adolescente pakistanaise Malala Yousafzai, icône mondiale du combat pour l'éducation des filles, Prix Nobel de la Paix, et elle-même victime des Talibans,  a dénoncé pour sa part des  "actes atroces et lâches".

La conférence épiscopale du Pakistan a elle aussi, vigoureusement réagi, et  dénonce un acte « barbare, inhumain et lâche ». Le directeur de la commission Justice et Paix de l’Eglise pakistanaise a expliqué que ce drame invitait les autorités à affronter les défis ethniques, linguistiques et les diversités régionales comme faisant partie d’une seule nation.