La Congrégation générale jésuite de 2016 officiellement convoquée

(RV) Entretien - Une réunion importante pour l’ordre des Jésuites : la 36e Congrégation Générale, qui débutera à Rome le 2 octobre 2016. C’est le supérieur général de la Compagnie de Jésus, le Père Adolfo Nicolas, qui l’a officiellement convoquée, dans une lettre datée du lundi 8 décembre. Les sessions auront lieu à Rome, à la Curie générale de l’Ordre. Les jésuites devront notamment élire leur nouveau supérieur général, le père Nicolas ayant annoncé sa démission le 20 mai dernier. Il s’agira aussi de faire le point sur l’état de la Compagnie de Jésus dans le monde.

D’ici là, les jésuites ont presque deux ans pour se préparer. Pourquoi un délai aussi long ? Les précisions du Père Arnaud de Rolland, assistant du provincial de France des jésuites, interrogé par Adélaïde Patrignani.

 

Pourquoi convoquer la Congrégation Générale aussi longtemps à l'avance ?

Cela s’explique par le fait que pour une Congrégation Générale comme celle-là, il faut qu’il y ait des délégués du monde entier qui soient élus par leurs pairs. Dans chacune des régions du monde, que l'on appelle des « provinces », vont avoir lieu des Congrégations provinciales où vont être élus des délégués par province. Par exemple, pour la province de France, on va préparer une Congrégation provinciale en juillet prochain pour élire les délégués de la province de France qui participeront à la Congrégation Générale en 2016.

 

Est-ce que vous connaissez déjà les sujets qui seront abordés lors de cette Congrégation Générale ?

Pas encore car le Père général n’a pas donné les thèmes qui pourront être abordés. Chaque Congrégation Générale est l’occasion pour l’ensemble de la Compagnie de faire le point sur la mission qui lui est confiée. Le Père général, appelé le « De statu », fait un discours sur l’état de la Compagnie. Le temps qu’il nous est donné d’ici la Congrégation Générale va permettre d’envoyer des informations au Père général pour qu’il puisse faire un état de la Compagnie au début de cette future Congrégation Générale. C’est une occasion pour l’ensemble de la Compagnie d’être mise en mouvement et de réfléchir aux défis de la mission pour aujourd’hui. D’où l’importance d’un temps non négligeable de préparation. Chaque province va se réunir et ensuite, les délégués par continent se retrouveront pour préparer la Congrégation Générale.

 

Ensuite, comment se passe la Congrégation Générale en elle-même ? Combien de temps dure-t-elle et qu’est-ce qui en ressort au final ?

La première mission de cette Congrégation Générale sera d’élire le Père général. Il y aura un temps qui sera pris pour cela après que le Père général ait pu présenter les défis de la Compagnie aujourd’hui. Ensuite, l’ensemble des délégués étudieront un certain nombre de dossiers. Au départ, chaque Congrégation provinciale peut envoyer des postulats, c’est-à-dire des sujets du lieu où elle est, de sa province. Il nous semble important que la Congrégation Générale en parle. Tous ces postulats vont être récoltés par une commission de préparation. Cette commission aura préparé un certain nombre de grands thèmes que les délégués discuteront entre eux.

 

Concernant l’élection du nouveau supérieur général, est-ce que vous avez une idée du profil qu’il pourrait avoir ?

Il est certain que ce sera, comme ses prédécesseurs, un homme qui aura eu une expérience internationale. Accompagner Jésus est un ordre international. Si vous regardez les trois derniers supérieurs généraux, ils étaient tous d’origine, européenne au départ, mais ils avaient tous une expérience beaucoup plus large de la compagnie. Le Père Arrupe était pendant longtemps au Japon. Le Père Kolvenbach a été longtemps au Proche-Orient et le Père Nicolas, à l’heure actuelle, a été longtemps en Asie, aux Philippines et au Japon.

 

Pour le Père Nicolas, qu’est-ce qu’il va se passer ensuite, une fois qu’il ne sera plus supérieur général ?

Il y a aujourd’hui le Père Kolvenbach qui a été supérieur général de la Compagnie de Jésus entre 1983 et 2008. Le Père général vit toujours. Il vit en ce moment à Beyrouth, au Liban. Il continue une mission tranquillement.

 

Vous avez parlé du Pape François qui justement, est jésuite. Est-ce que vous attendez un geste particulier de sa part, un discours pour cette congrégation générale ?

Il enverra très certainement un message, comme tous ses prédécesseurs à l’occasion de la Congrégation Générale. L’ensemble des délégués de la congrégation générale ont une visite avec le Pape. Je pense qu’à cette occasion, il y aura bien sûr, à un moment ou à un autre, une rencontre entre le Pape François et les délégués de la Congrégation Générale.