2014-12-13 15:33:00

Fin de vie : « un urgent devoir de fraternité » pour les évêques français


(RV) Présenté par le président François Hollande, le rapport rédigé par les députés Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS) sur la fin de vie fait beaucoup réagir en France. Le texte est censé servir de base pour une proposition de loi qui sera examinée en janvier 2015 en première lecture à l'Assemblée nationale française. Le texte préconise la mise en place d’un « droit à une sédation profonde et continue en phase terminale », sans pour autant parler d'euthanasie ni de suicide assisté.

Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, préside le groupe de travail de la Conférence épiscopale française sur la fin de vie. Il se réjouit que « comme les rapports précédents, [celui-ci] demande avec insistance un développement accru des soins palliatifs et de la formation à ces soins. Il n’entre pas dans l’euthanasie ou le suicide assisté qui, il est vrai, sont contraires à l’éthique médicale et au principe républicain de fraternité ».

Un texte encourageant... mais qui appelle à la vigilance

Cependant, Mgr d'Ornellas met en garde contre le risque d'incertitude introduit sur l'objectif poursuivi par le médecin avec « la suppression de la référence à l’effet secondaire » lorsque le médecin, à la demande du patient, « met en place "un traitement à visée antalgique et sédative jusqu’au décès"». Par ailleurs, il souligne que « ce nouveau droit ne supprime pas les causes de ce "mal-mourir". (...) Il risque de multiplier les demandes d’une sédation profonde jusqu’au décès » s'inquiète-t-il.

Le rapport affirme « qu’il faut financer les actes d’accompagnement, plutôt que de rester à la tarification à l’activité » pour « mettre en œuvre l’accompagnement bienveillant que nous devons à chaque malade ». Pour Mgr d'Ornellas, c'est précisément à ce niveau que se situe « notre devoir de fraternité », devenu urgent à accomplir : « c’est dans la fraternité que peut se vivre la juste autonomie de la personne vulnérable. Le soin global de la personne contribue au bien-mourir, comme le montrent chaque jour tant d’unités de soins palliatifs » relève-t-il.

Un blog ouvert sur la question par l'Eglise de France

Mgr d'Ornellas conseille enfin de renforcer les formations du corps médical sur la question des soins palliatifs ; tout en reconnaissant notre vulnérabilité face à la mort : « n’entrons pas dans le mythe de la mort toujours apaisée ou de "la mort propre" écrit-il, aucune loi ne supprimera le fait que la mort est difficile parce qu’elle est toujours une épreuve ».

L’Eglise catholique publiera une étude détaillée sur la fin de vie début janvier 2015. En attendant, le blog www.findevie.catholique.fr est ouvert pour nourrir le débat en cours.

 

> Retrouver la déclaration de Mgr d'Ornellas en intégralité

> Lire aussi la réaction du père Bruno Cazin, médecin hématologue et vicaire épiscopal du diocèse de Lille








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