2014-12-12 19:22:00

La justice sociale, un défi pour l'Amérique latine


(RV) Vendredi 12 décembre, l’Amérique latine est à l’honneur au Vatican. Lors d’une messe en la solennité de Notre-Dame de Guadalupe, patronne des Amériques, le Pape a formulé une deux requêtes : « que le futur de l’Amérique latine soit forgé pour les pauvres et pour ceux qui souffrent, pour les humbles, pour ceux qui ont faim et soif de justice »  et que l’Amérique latine soit le « continent de l’espérance », et qu’y apparaissent « de nouveaux modèles de développement qui conjuguent tradition chrétienne et progrès civils ». Le compte-rendu d'Hélène Destombes

Après une procession aux couleurs des drapeaux de l'Amérique latine, le Pape François préside une concélébration eucharistique dans la basilique Saint-Pierre pour la fête de Notre-Dame de Guadalupe, apparue à Saint Juan Diego, un indien converti au christianisme, en 1531, au pied de la colline de Tepeyac au nord-ouest de Mexico et faite patronne des Amériques par Jean Paul II.

Ce vendredi soir, le Vatican est en union de prière avec tous les fidèles qui marquent outre atlantique cette solennité liturgique, de l’Alaska à la Patagonie, en passant par le sanctuaire de Mexico, le deuxième lieu de pèlerinage au monde après le Vatican.

Les merveilles de Dieu réalisées en Marie

Dans son homélie, François fait mémoire avec reconnaissance pour la visite et la compagnie maternelle de Notre Dame de Guadalupe qui a donné son Fils aux nouveaux peuples métissés, annonçant ainsi la bonne nouvelle de la dignité filial de tous. « Plus personne n’est esclave, mais nous sommes tous fils d’un seul Père et frères les uns par rapport aux autres. »

Par l’intercession de la patronne des Amériques, « la foi chrétienne a commencé à devenir le plus riche trésor de l’âme des peuples américains, dont la perle précieuse et Jésus », François loue Dieu pour les merveilles qu’il a réalisé en Marie. « En emportant les jugements mondains, en détruisant les idoles du pouvoir, de la richesse, du succès à tout prix, en dénonçant l’autosuffisance, la prétention et les messianismes sécularisés qui éloignent de Dieu, le cantique marial confesse que Dieu se complait dans la subversion des idéologies et des hiérarchies mondaines. Il élève les humbles, il vient en aide aux pauvres et petits, comble de biens, de bénédictions et d’espérance à ceux qui se fient à sa miséricorde de générations en générations, pendant qu’il renverse les riches, les puissants et les dominateurs de leurs trônes. »

Un continent d'espérance, forgé pour les pauvres

Le pape argentin formule ensuite deux requêtes que le futur de l’Amérique latine « soit forgé pour les pauvres et pour ceux qui souffrent, pour les humbles, pour ceux qui ont faim et soif de justice, pour les compatissants, pour les purs de cœur, pour ceux qui travaillent pour la paix, pour les persécutés à cause du nom du Christ, ‘car ils seront les premiers aux Royaume des Cieux’ (Mt 5, 1-11). »

Il prie le Seigneur et Marie, pour que l’Amérique latine « soit le continent de l’espérance, pour que pour cela apparaissent de nouveaux modèles de développement qui conjuguent tradition chrétienne et progrès civil, justice et équité avec réconciliation, développement scientifique et technologique avec sagesse humaine, souffrance féconde avec joie pleine d’espérance ».  Pour François, il est possible de prendre soin de cette espérance avec de grandes doses de vérité et d’amour, fondements de toute la réalité, moteurs révolutionnaires d’un authentique vie nouvelle.

« Jésus, pierre angulaire de l’histoire ». Il fut le libérateur de tous nos esclavages et de nos misères dérivées du péché, mais il fut aussi « le plus grand rejeté ». Le Pape appelle à vivre la vraie vie, « une vie plus humaine, une coexistence comme fils et frères ».

Patricia Sosa, en invitée d'honneur

La messe de ce vendredi  soir est accompagnée par les chants de la « Misa Criolla », l’une des œuvres majeures du compositeur argentin Ariel Ramirez, composée sur des thèmes populaires d’Amérique, et présentée la même année à Paul VI, en 1963, il y a exactement cinquante ans.  La « Misa Criolla » est dirigée ce soir par le fils du compositeur avec, comme invitée d’honneur, la chanteuse argentine Patricia Sosa.








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