17 migrants morts au large de Lampedusa, nouveau drame de la mer

Dix-sept migrants sont morts, apparemment d'hypothermie et de déshydradation, sur un canot pneumatique secouru jeudi par les gardes-côtes italiens au sud de l'île de Lampedusa. Ces dernières heures, la marine italienne a également secouru quelque 200 migrants qui se trouvaient sur deux autres embarcations de fortune.

Depuis l'été 2013, l'Italie est confrontée à des arrivées de plus en plus massives par la mer: près de 8.000 au premier semestre 2013, 35.000 au second, 65.000 au premier semestre 2014 et le total de cette année est déjà estimé à plus de 160.000, soit une moyenne de 400 personnes par jour.

Le voyage est pourtant très risqué: au moins 3.200 candidats à l'exil ont trouvé la mort en Méditerranée cette année selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

L'explosion des départs a été facilitée par l'anarchie qui règne en Libye, mais beaucoup y ont vu aussi un effet "d'appel" de l'opération "Mare Nostrum", mise en place par l'Italie après deux naufrages dramatiques en octobre 2013.

Faute de moyens, "Mare Nostrum", dénoncée par l'Allemagne comme "un pont vers l'Europe", a cédé le pas à "Triton", une opération européenne de contrôle des frontières beaucoup plus limitée.

"La nouvelle dimension territoriale de Triton n'exclut pas le devoir des forces présentes d'intervenir beaucoup plus loin, n'exclut pas qu'il soit obligatoire de sauver des migrants", a souligné le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, devant la presse étrangère à Rome. (AfP)

Nous l’écoutons:

C’est une tragédie. Malheureusement, ce n’est pas la première. Ce qui s’est passé cette nuit confirme le fait que la dimension territoriale de l’opération « Triton » n’exclut pas le devoir des forces qui sont présentes d’intervenir aussi beaucoup plus loin que la ligne de démarcation de l’opération « Triton ». Je vous rappelle que ce qui s’est passé cette nuit, s’est passé à 50 miles de la côte libyenne. Les navires italiens qui sont allés sauver ces pauvres personnes sont allés à 40miles de la côte libyenne et à 150miles de Lampedusa et de la côte sicilienne. Il faut que cela soit clair : la dimension différente de « Triton » par rapport à la précédente opération qui s’appelait « Mare Nostrum » n’exclue pas le fait qu’il est obligatoire pour les forces militaires qui participent à « Triton » de sauver les migrants s’il y a des tragédies comme il y a eu cette nuit.