(RV) - Entretien - Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a annoncé lundi que, faute de moyens financiers, il était forcé de suspendre un programme d'aide alimentaire destiné aux réfugiés syriens en Jordanie, en Turquie, en Iraq, au Liban et en Egypte.
Grâce à ce programme, près de 1,7 millions de réfugiés syriens recevaient quotidiennement des bons d'achat de nourriture dans les magasins locaux. C’est la première fois depuis le début de la crise en 2011 que le PAM suspend son assistance aux réfugiés syriens. Ses représentants font aujourd’hui appel à la mobilisation des bailleurs de fond, les pays membres de l’ONU :
Si les 64 millions d’euros nécessaires pour reprendre l’assistance de ces populations ne sont pas rassemblés d’ici a quelques jours, le sort des réfugiés syriens est amené à se précariser sérieusement. Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM a Genève.
Ça nous permettait d’instiller de l’argent dans l’économie locale et en même temps, redonner la dignité à ces réfugiés qui peuvent justement choisir et faire leurs achats puisqu’avec ces coupons, ils peuvent aller dans les magasins locaux, comme ils veulent, comme chacun d’entre nous. Et bien sûr, avec l’arrivée de l’hiver et l’arrivée du froid, leur sort va être encore plus précaire parce que quand il fait froid et qu’on a le ventre vide et qu’on a les enfants qui n’ont pas assez à manger, ça peut poser des problèmes de santé et ça peut aussi créer des tensions entre réfugiés à l’intérieur des camps et créer une instabilité. On essaye de tirer une ressource au maximum mais il arrive un moment où on ne pourra plus tout simplement parce qu’il n’y aura plus assez d’argent. Bien sûr, il y a des ONG. L’assistance des gouvernements continuera mais malheureusement, il faut que la Communauté Internationale ait conscience que les besoins ont terriblement augmenté. Sans argent, nous ne pouvons pas continuer ce programme.
Des propos recueillis par Fanny Cheyrou
All the contents on this site are copyrighted ©. |