Le Pape appelle à ne pas se décourager face à la crise

(RV) Dans un message vidéo adressé aux participants du festival de la doctrine sociale de Vérone, en Italie, le Pape François a estimé que « la situation de crise sociale et économique dans laquelle nous nous trouvons peut nous désorienter, nous faire penser que la situation est pesante au point d'en conclure qu'on ne peut rien faire. La tentation est de s'en tenir à ses propres blessures et d'y trouver une excuse pour ne pas entendre le cri des pauvres et la souffrance de celui qui a perdu la dignité d'amener le pain à la maison car il a perdu son travail. Le risque est que l'indifférence nous rende aveugles, sourds et muets, présents seulement à nous-mêmes.»

« Nous sommes appelés à répondre aux besoins réels. Il est urgent d'abandonner les lieux communs (...) pour libérer les nombreuses énergies cachées ou non reconnues qui sont présentes et opèrent très concrètement. L'éthique chrétienne n'est pas une douane à la pluralité des expressions avec lesquelles se manifestent le bien et le soin du prochain. »  Il a aussi appelé ne pas s'appuyer seulement sur la question de l'argent pour juger de la faisabilité ou non d'une action.

Mais il a surtout déploré « qu'on trouve toujours de l'argent pour faire des guerres, trouver des armes, mener des opérations financières sans scrupules... Alors qu'il manque beaucoup d'argent pour créer du travail, pour investir dans la connaissance, dans les talents, pour sauvegarder l'environnement. Le vrai problème. ce ne sont pas les salaires, mais les personnes : nous ne pouvons pas demander à l'argent ce que seulement les personnes peuvent faire ou créer. En lui-même l'argent ne crée aucun développement, pour créer du développement il faut des personnes qui ont le courage de prendre l'initiative. »

Le Pape a notamment salué « les nouvelles formes de participation et de responsabilité des travailleurs dans les entreprises, qui inventent de nouvelles formules pour l'entrée dans le monde du travail ou pour créer un rapport solidaire entre l'entreprise et le territoire. »

François a aussi évoqué l'importance d'un nouveau rapport au temps, en s'appuyant sur l'idée du temps transmise par la Bible, le temps conçu comme « grâce et plénitude ». « L'Histoire est un parcours vers un accomplissement », a insisté François. « Si nous nous déplaçons comme peuple, si nous allons de l'avant ensemble, notre existence mettra en évidence ce sens et cette plénitude. »