2014-11-21 09:56:00

Eternit : la justice italienne appelée à se réformer


(RV) Le premier et le plus vaste des procès sur les morts d’amiante s’est achevé mercredi en Italie, laissant les victimes dans un profond sentiment d’injustice. La Cour de cassation a annulé la condamnation de l’ancien propriétaire d’Eternit à 18 ans de prison. Il avait été reconnu coupable pour avoir provoqué la mort de milliers de personnes dans ses usines d’amiante dans la Péninsule. La Cour a estimé que les faits sont prescrits. De nombreux politiciens réclament maintenant une réforme de la prescription.

Les précisions d'Antonino Galofaro, dans le journal de 8h15 de Marie Duhamel

L’indignation est générale dans la classe politique italienne. Du Parti démocrate au pouvoir au Mouvement 5 étoiles, tous réclament une réforme pour éviter à l’avenir ce genre de décision qu’ils jugent « scandaleuse ». Le ministre de la justice a déjà répondu qu’un premier texte arriverait à la Chambre des député la semaine prochaine. Pour le Premier ministre Matteo Renzi, « le cauchemar de la prescription ne doit plus exister ».

Au-delà de ce procès, le chef du gouvernement souhaite des procès plus rapides. Il avait déjà lancé pour cela une réforme de la justice. Elle a été présentée cet été, mais elle est aujourd’hui toujours dans les méandres du Parlement.

Dans cette affaire Eternit, le procureur de la Cour de cassation a reconnu que le milliardaire suisse, Stephan Schmidheiny, ancien patron des usines d’amiante, était bien responsable de tous les faits qui lui sont reprochés. Mais il a néanmoins demandé l’annulation, car le droit doit selon lui primer sur la justice.

Les réactions des familles des victimes ont été vives : la mort n’a pas de prescription, ont-elles lancé. Avvenire, le journal des évêques italiens, se fait leur meilleur écho en citant Cicéron : « l’application excessive du droit conduit à l’injustice ».








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