2014-11-06 14:55:00

Jésus, ce berger qui va jusqu'au bout pour ses brebis


(RV) - En trame de l’homélie du Pape jeudi matin, l’Évangile de Saint Luc : l’extrait proposé (Lc 15, 1-10) relate deux paraboles ; celle de la brebis perdue et celle de la drachme perdue. En écoutant Jésus les raconter, les pharisiens et les scribes sont scandalisés : lui, Jésus, « fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » .

« A cette époque, a expliqué François, c’est un vrai scandale pour ces gens-là ». Mais c’est précisément pour cela que Jésus est venu, a continué le Souverain Pontife : « pour aller chercher ceux qui s’étaient éloignés du Seigneur ». Ces deux paraboles « nous font donc voir comment est le cœur de Dieu. Dieu ne s’arrête pas, Dieu ne va pas jusqu’à un certain point, Dieu va jusqu’au bout, à la limite, Dieu va toujours à la limite ; il ne s’arrête pas à la moitié du chemin du salut, comme s’il disait : “j’ai tout fait, maintenant c’est leur problème.” »

Ce sont en revanche les pharisiens et les scribes qui s’arrêtent en cours de route. Selon le Saint-Père, « ce qui compte pour eux, c’est que le bilan des profits et des pertes soit plus ou moins favorable, et si c’est le cas ils sont tranquilles : “ oui, c’est vrai, j’ai perdu trois pièces, j’ai perdu dix brebis, mais j’ai tellement gagné.” Cela, on ne le retrouve pas dans l’esprit de Dieu, Dieu n’est pas un affairiste. Dieu est Père et il va sauver jusqu’à la fin, jusqu’à la limite. »

Vivre en chrétien, c'est ne pas avoir peur de se salir les mains

Le Pape a ensuite souligné combien est « triste le berger qui ouvre la porte de l’Église et reste là à attendre. Il est triste le chrétien qui ne sent pas à l’intérieur de lui-même, dans son cœur, le besoin, la nécessité d’aller raconter aux autres que le Seigneur est bon. Mais quelle perversion y a-t-il dans le cœur de ceux qui se croient justes, comme ces scribes, comme ces pharisiens », a fait remarquer François. « Eux ne veulent pas se souiller les mains avec les pêcheurs. Souvenons-nous de ce qu’ils pensaient : “si celui-là avait été un prophète, il aurait su que c’était une pécheresse.” Le mépris. Ils se servaient des gens, puis ils les méprisaient. »

A ces mauvais exemples, le Pape a par la suite opposé la figure du « vrai pasteur », du « vrai chrétien », qui a en lui « ce zèle : personne ne se perd. Et c’est pour cela qu’il n’a pas peur de se salir les mains. Il n’a pas peur. Il va où il doit aller. Il risque sa vie, il risque sa réputation, il risque de perdre son confort, son statut, de se perdre aussi dans une pure carrière ecclésiastique, mais c’est un bon pasteur. Les chrétiens aussi doivent être comme cela. C’est si facile de condamner les autres, comme le faisait ceux-là – les publicains, les pêcheurs – c’est si facile, mais ce n’est pas chrétien, n’est-ce pas ? », a interpelé le Souverain Pontife. « Ce n’est pas digne de fils de Dieu. Le Fils de Dieu va à la limite, il donne sa vie, comme l’a donnée Jésus, pour les autres. Il ne peut pas rester tranquille, à s’occuper de soi-même […]. Souvenez-vous de cela : pasteurs “à mi-chemin”, non, jamais ! Chrétiens à “mi-chemin”, jamais ! ». Le Saint-Père a alors rappelé que le « bon pasteur, le bon chrétien sort, il est toujours au dehors : il est au dehors de lui-même, il est en sortie vers Dieu, dans la prière, dans l’adoration ; il est en sortie vers les autres pour porter le message du salut. »

La joie du bon berger

Le Saint-Père a finalement expliqué que « ces scribes, ces pharisiens ne savaient pas ce que c’était de porter sur ses épaules la brebis, avec cette tendresse, et de la ramener à sa place avec les autres. Ces gens-là ne savent pas ce que c’est que la joie. Le chrétien et le pasteur “à mi-chemin” connait peut être le divertissement, la tranquillité, une certaine paix, mais la joie, cette joie qu’il y a au Paradis, cette joie qui vient de Dieu, cette joie qui vient vraiment du cœur du père qui vient nous sauver ! […] C’est si beau de ne pas avoir peur qu’on dise du mal de nous pour aller trouver nos frères et sœurs qui sont loin du Seigneur. Demandons cette grâce pour chacun de nous et pour notre Mère, la Sainte Église », a demandé à l’assemblée le Pape François, en conclusion.








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