Ebola : Caritas en première ligne

(RV) Caritas Internationalis préconise « une action urgente pour répondre à la crise humanitaire causée par l’épidémie d’Ebola » en Afrique de l’Ouest. L’organisation présentait ce mardi à Rome la réponse de l’Église catholique face à l’épidémie. L’objectif étant d’intensifier le soutien en faveur des victimes. Parmi les intervenants : le docteur Timothy Flanigan, spécialiste en maladies infectieuses au Brown University Hospital des Etats-Unis, qui s’est rendu au Liberia le mois dernier, ainsi que frère Aristelo Miranda, religieux camillien revenu de Sierra Leone où il a visité de nombreuses familles touchées par Ebola. Participaient également à distance, grâce aux moyens techniques, des prêtres, une religieuse, un médecin, et le directeur de Caritas Sierra Leone, Edward John Bull. Depuis Monrovia ou Freetown, tous soulignaient les efforts menés sur place par Caritas, et décrivaient les nombreux problèmes rencontrés.

Mgr Robert J. Vitillo, Conseiller de santé de Caritas Internationalis était également présent. Les participants ont salué les efforts des soignants et des volontaires dans les dispensaires catholiques. Des efforts « à intensifier », tout comme les aides alimentaires aux familles mises en quarantaine. D'autres défis sont à relever, car la situation sociale se dégrade. Les personnes mises en quarantaine ou forcées au confinement ne peuvent plus travailler, les ressources financières viennent alors à manquer, le prix des denrées de base augmente... Mais les difficultés ne sont pas seulement économiques ; il faut aussi réflechir aux options éducatives lorsque les écoles ferment, à la prise en charge des enfants devenus orphelins à cause d’Ebola. C'est une complète « mobilisation sociale » qui doit avoir lieu dans ces pays pour surmonter de si nombreux obstacles  Avant même la rencontre Mgr Vitillo avait souligné l’importance de répondre aux réactions de panique et de stigmatisation dans le monde envers les Africains de l’ouest, les migrants provenant de cette région et les volontaires qui rentrent chez eux après une mission en Afrique. Un excès contre lequel il a également mis en garde au micro d'Adélaïde Patrignani. Elle a interrogé Mgr Vitillo après la rencontre. Il explique d'abord les principales actions de Caritas sur le terrain : 

Trop de restrictions et de discriminations 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait dénoncé, lundi 3 décembre, les précautions excessives auxquelles sont soumis les personnels de santé combattant Ebola à leur retour des zones infectées. « Il y a certaines restrictions supplémentaires et discriminations contre les personnels de santé qui ne sont pas nécessaires », avait-il déclaré lors d'une conférence à Vienne, rendant hommage à « ces personnes qui risquent leurs vies ». Le secrétaire général des Nations unies avait notamment cité « des quarantaines qui ne sont pas fondées sur des preuves scientifiques ».

Le récent placement en quarantaine d'une infirmière revenue de Sierra Leone et qui ne présentait aucun symptôme a créé une vive polémique aux Etats-Unis. Selon des experts, ces quarantaines sont contre-productives dans la lutte contre le virus. Selon le dernier bilan publié le 31 octobre par l'Organisation mondiale de la santé, l'épidémie actuelle de fièvre Ebola a touché 13.567 personnes et fait 4.951 morts.