Le Cardinal Sarr invite à prier pour les défunts tous les jours

(RV) « Cette année encore, comme il est de coutume à l’occasion de la Fête de Tous les Saints, et par anticipation de la Commémoration des Fidèles défunts, nous sommes venus nombreux rendre hommage à nos frères et sœurs, qui nous ont précédés dans l’autre vie. Nous nous sentons rassurés et consolés par ces paroles du Christ ». C’est par ces mots que le Cardinal Théodore Adrien Sarr, Archevêque de Dakar, a débuté son allocution samedi 01 novembre, lors de la cérémonie anticipée de commémoration de Fidèles défunts au cimetière Saint Lazare de Béthanie.

Le Cardinal Sarr a également invité à la prière pour les défunts car souligne-t-il, « prier pour les défunts n’est pas un devoir » à accomplir seulement à l’occasion de la Toussaint et de la Commémoration des Fidèles défunts. « Prier pour les défunts est un devoir quotidien, qui vise à contribuer au salut de ces derniers. »  Tout en saluant la présence à la cérémonie du maire de Dakar, ainsi que  les nombreux efforts accomplis par son service et ses collaborateurs, l’Archevêque de Dakar, a attiré l’attention des autorités locales sur la situation des cimetières chrétiens. Une bonne tenue de ces lieux, notamment dans la banlieue, peut contribuer «  soulagement des populations ». 

Le Comité de Gestion des Cimetières Chrétiens (COGECIC), et l’ensemble de la Famille diocésaine, a aussi reçu les encouragements du Cardinal Sarr. Des milliers de jeunes, en effet, se sont investis ces dernières semaines, pour, l’assainissement de plusieurs cimetières de la ville. « Chers jeunes – leur a adressé le Cardinal Sarr – le message que vous lancez, à travers un tel investissement humain désintéressé et joyeux, est un message de résurrection, puisque vous avez offert vos forces physiques, pour donner vie à ce lieu, qui nous rappelle continuellement la mort. »

L’intégralité de l’allocution du Cardinal Adrien Sarr: 

1- Cette année encore, comme il est de coutume à l’occasion de la Fête de Tous les Saints, et par anticipation de la Commémoration des Fidèles défunts, nous sommes venus nombreux rendre hommage à nos frères et sœurs, qui nous ont précédés dans l’autre vie. Nous nous sentons rassurés et consolés par ces paroles du Christ : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » (Jn 11, 25). Oui frères et sœurs, « en priant pour les morts, l’Eglise contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par sa Croix, nous obtient le salut et la vie éternelle. », comme le disait le Pape Jean Paul II, à l’occasion du millénaire de l’institution de la Commémoration des Fidèles défunts, par Saint Odilon, cinquième Abbé de Cluny.

Notre présence à cette cérémonie de commémoration se veut, non seulement une expression de cette joyeuse espérance en la résurrection des morts, mais aussi « une pensée sainte et pieuse » (L.G 50) pour ceux-ci, en réponse à notre devoir de mémoire et de prière, pour tous nos frères et sœurs, qui nous ont quittés.

Je saisis alors l’évocation de ce devoir de mémoire et de prière, pour encourager tous les chrétiens à prier avec ferveur pour les défunts, en particulier ceux de leurs familles, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés, et entendent cette bénédiction du Seigneur Jésus : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous, depuis la création du monde. » (Mt 25, 34).

Prier pour les défunts n’est pas un devoir annuel, c’est-à-dire un devoir que nous accomplissons uniquement à l’occasion de la Toussaint et de la Commémoration des Fidèles défunts. Prier pour les défunts est un devoir quotidien, qui vise à contribuer au salut de ces derniers. Prier pour les défunts nous rappelle que notre vie ne nous appartient pas, et que chaque jour de cette vie nous rapproche de notre propre mort. En nous exhortant nous tous à prier continuellement pour ceux qui nous ont précédés, comment ne pas insister ici sur la place centrale de l’Eucharistie, dans cette prière pour nos défunts, et l’importance de demander des messes pour eux !

2- Monsieur le Maire de Dakar, en prenant part à cette cérémonie de commémoration, vous nous manifestez encore votre proximité, votre sollicitude, et votre aimable soutien. Je me joins donc aux membres de notre Comité de Gestion des Cimetières Chrétiens (COGECIC), et à l’ensemble de la Famille diocésaine, pour vous exprimer notre sincère et profonde gratitude, et vous assurer de nos prières pour vous-même, et tous vos collaborateurs.

En vous exprimant ces sincères remerciements, je ne puis manquer de vous redire aussi notre profonde gratitude, pour votre part active, d’une part dans l’aménagement  et l’équipement progressifs de ce cimetière Saint Lazare de Béthanie, d’autre part dans la création de deux nouveaux cimetières musulmans et chrétiens, sur le tracé du prolongement de la VDN, plus précisément à Tyr Kamb, et au quartier Nimzat de Guédiawaye, tous deux dans la banlieue de Dakar, conformément à nos attentes et demandes.

Comment ne pas vous dire cependant notre grande impatience de voir ces cimetières devenir fonctionnels, non seulement pour désengorger Saint Lazare qui se remplit à une vitesse vertigineuse, mais aussi et surtout pour alléger les souffrances que continuent de supporter les populations de la banlieue. En plus de devoir porter le deuil de leurs proches, elles doivent venir jusqu’à Saint Lazare pour leur inhumation.

En ce qui concerne le nouveau cimetière situé au quartier Nimzat de Guédiawaye, avec les  engagements du Maire d’alors, nous nourrissions un grand espoir pour son ouverture dans les meilleurs délais. Mais depuis la cérémonie de pose de la première pierre, nous sommes au regret de constater que les aménagements nécessaires ne se font pas ; ce qui ne manque pas de réveiller en nous les vieux démons du doute, et la crainte des promesses non tenues.

Monsieur le Maire, nous espérons donc pouvoir en arriver, dans un bref délai, et grâce à votre soutien, à l’ouverture effective de ce troisième cimetière, pour le grand bonheur et le soulagement des populations de la banlieue, en attendant qu’il en soit de même pour le quatrième, celui de Tyr Kamb. Puisse Dieu, le Tout-Puissant, donner à chacun la claire vision de ce qu’il doit faire, ainsi que les moyens et la force de l’accomplir, en toute responsabilité et au service de la société !

3- En saluant et en remerciant Monsieur le Maire de Dakar, et l’ensemble de ses collaborateurs et Services, je tiens aussi à saluer la bravoure de nos jeunes qui, venus de toutes les paroisses de la Zone Urbaine, ont répondu massivement à l’appel du COGECIC, et ont dépensé leurs forces et leur temps, pour nettoyer nos cimetières de Bel-Air et de Saint Lazare, comme d’habitude.

Chers jeunes, le message que vous lancez, à travers un tel investissement humain désintéressé et joyeux, est un message de résurrection, puisque vous avez offert vos forces physiques, pour donner vie à ce lieu, qui nous rappelle continuellement la mort. Que Dieu vous rende au centuple le prix du sacrifice consenti, pour la noble cause des défunts, vos frères et sœurs, nos frères et sœurs à tous ! Par votre engagement au service de Dieu et des hommes, dans vos familles respectives, dans vos CEB, dans vos communautés paroissiales, dans vos différents milieux professionnels, et dans votre pays, continuez de raviver la flamme de l’espérance, par votre joie de donner et de vivre car, comme le dit le Pape François, « l’évangélisation de notre temps sera possible seulement à travers la contagion de la joie. » (Message pour la JMJ 2014).

A vous tous, chers fidèles venus nombreux rendre hommage à nos défunts, j’exprime ma fraternelle compassion et ma communion de prière, pour que le Seigneur daigne refermer les plaies de la douleur due à la perte de personnes chères. A chacun et chacune de vous, je souhaite une bonne fête de Tous les Saints, en demandant au Seigneur, par l’intercession de nos Saints protecteurs respectifs, de manifester sa Divine Miséricorde à toutes les âmes du Purgatoire. Qu’Il associe nos défunts à la joie de la Cour Céleste, constituée par les Anges, et tant d’hommes et de femmes venus de « la grande épreuve », et qui « ont lavé leurs vêtements », et « les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. », comme le proclame le Livre de l’Ap 7, 14 !

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix ! Amen !

† Théodore Adrien Cardinal SARR