2014-10-31 11:22:00

Côte d’Ivoire : L’ITCJ poursuit la réflexion sur la famille


L’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus (ITCJ) à Abidjan en Côte d’Ivoire, a organisé samedi 25 octobre 2014, une conférence-débat autour des documents du récent synode sur la famille et sa réception en Afrique. De nombreuses personnalités venant de différentes paroisses du pays y ont pris part. Six conférenciers ont décortiqué d'un point de vue théologique, pastoral, canonique, anthropologique et psychologique les documents synodaux dans la perspective de l’Eglise-Famille de Dieu en Afrique. Le Père Jésuite Paul Béré, Doyen de la faculté de théologie à l’ITCJ, a centré son propos sur la méthodologie et le contexte du synode. De son côté, le Père Jésuite Yvon-Christian Elenga, Recteur de l’ITCJ, a insisté sur les théologies de la miséricorde prônées par le Pape François qui, au fond, invitent les chrétiens à reconnaître que « tous nous ne sommes pas dignes devant le Seigneur. Seule sa parole de miséricorde et d’amour nous guérit de nos blessures ».

Comment évoquer les difficultés que traversent les familles africaines ?

Pour le Père Nathanaël Soedé, la diversité des propositions des perspectives pastorales familiales qui ressort des discussions du synode est un symptôme d’une diversité d’anthropologies. Il pense que les défis pastoraux dans le contexte de l’évangélisation en Afrique ne sont pas les mêmes qu’en Occident. D’où la nécessité pour les évêques d’Afrique d’étudier de manière scientifique, théologique et pastorale Relatio Synodi pour mieux poser les problèmes des familles africaines au Synode de 2015.

Madame Marguerite Akossi, psychologue et accompagnatrice des familles à Abidjan, pense qu’il nous faut sortir du tournant normatif pour accueillir, écouter, comprendre et mettre en œuvre des stratégies appropriées qui permettent de vivre l’évangile dans les familles et de rendre aux familles leur rôle de socialisation et de structuration des individus et des valeurs. Un couple qui se crée et chemine, dit-elle, c’est comme un enfant qui apprend à marcher. C’est en tombant qu’il apprend à tenir l’équilibre. L’accompagnement des familles doit être cette main qui rattrape l’enfant pour lui éviter de se blesser gravement, qui devine quand il a besoin d’autonomie et quand il cherche de l’aide.

La polygamie constitue un problème pastoral auquel il faut envisager des solutions

Le Père Nicolas Edjo, professeur de droit Canon à l’ Université Catholique de l’Afrique de l'Ouest (UCAO), a fait remarquer que la polygamie constitue un problème pastoral important auquel il faut envisager des solutions quant à la manière de se séparer des autres épouses, non choisies pour le mariage canonique. Aussi, en Afrique comme en Côte d’Ivoire, a-t-il déclaré, se posent les défis de la formation d’un nombre suffisant de clercs et de laïcs à dédier spécialement au service des tribunaux afin de raccourcir les délais du procès ordinaire.

Le Père Basile Djro Djro, Recteur du grand Séminaire interdiocésain d’Anyama s’est penché sur la pastorale familiale dans le contexte africain. Pour lui, l’Apostolat des associations sur la famille doit avoir une action interne et externe. Au niveau interne, il s’agit de relever le défi de la foi vécue dans les familles chrétiennes et  dans les Communautés Ecclésiales de base. Au niveau externe, ces associations doivent s’ouvrir aux associations de la société civile pour discuter de toutes les dispositions juridiques qui mettent en mal l’unité de la famille telle que voulue par Dieu. Après débats et échanges, le document Relatio Synodi a été distribué aux participants pour en faire une large diffusion.








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