2014-10-23 13:36:00

Le commentaire de l'Evangile du dimanche 26 octobre


Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile de ce dimanche 26 octobre, 30e dimanche du temps ordinaire. Il s'agit de l'Evangile selon Saint Matthieu : 22, 34-40, à propos de l'amour de Dieu et l'amour du prochain.

Ecoutons son commentaire :

L’Evangile de ce jour présente les pharisiens essayant de mettre dans l’embarras Jésus. Ces derniers viennent d’apprendre que le Seigneur a fermé la bouche aux sadducéens, et ils essayent à leur tour de se mesurer à lui. N’oublions pas que les pharisiens et les sadducéens sont habituellement opposés, chaque groupe essayant de renforcer son autorité auprès du peuple. S’ils arrivent à l’emporter sur Jésus, alors que les sadducéens ont échoué, leur notoriété en ressortira grandie. Leur question se veut donc embarrassante : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » (Mt 22,36). Mais il y a tant de lois en Israël. Laquelle choisir ? La réponse de Jésus est désarmante de simplicité. Elle peut être résumée ainsi : le plus grand commandement, c’est l’amour de Dieu, du prochain et de soi-même. Voyons la portée de cette réponse plus en détail.

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » (Mt 22,37). Les commentaires rabbiniques sont nombreux pour expliquer la signification de ces trois réalités : cœur, âme et esprit. Il existe d’ailleurs différentes versions de ce commandement. L’idée principale est cependant celle d’aimer Dieu à tous les niveaux de son être. Tout d’abord par nos richesses matérielles. Nous sommes appelés à en user de manière ordonnée. Et la première place revient à Dieu. A quoi cela servirait-il d’être riche sur Terre si la conséquence en est la perdition de notre âme ? Tous ne sont pas appelés toutefois à vendre tous leurs biens pour les distribuer aux pauvres. Cet appel particulier fut celui de saint François, mais il demeure exceptionnel. Cela étant, tous les chrétiens sont appelés à gérer leur patrimoine à la lumière de leur foi, en œuvrant pour le bien et pour le Royaume de Dieu.

L’amour de Dieu implique aussi de rejeter toutes les idoles, c’est à dire les pseudo-divinités qui peuvent, petit à petit, occuper la première place dans nos vies. Les idoles changent avec les époques. Si, du temps de Jésus, il pouvait s’agir de statuettes que l’on vénérait dans une maison afin d’en retirer une protection, une idole peut être de nos jours un loisir, une activité ou encore une idéologie pour laquelle nous consacrons tout notre temps et notre énergie. Saint Paul dit « la vie c’est le Christ » (Ph 1,21). Notre raison de vivre, c’est donc le Christ. C’est lui qui prime sur nos activités et même – cette parole est dure – sur nos familles. C’est pourquoi, Jésus dira : « dans une maison de cinq personnes, on sera divisé, trois contre deux et deux contre trois » (Lc 12,52). Parfois, suivre le Christ signifie aussi s’opposer à sa famille.

Vient ensuite le double commandement de l’amour du prochain et de soi. Cette parole de Jésus mérite une attention particulière. On oublie trop souvent que pour « aimer son prochain », il est nécessaire de « s’aimer soi-même ». Dit autrement : pour aimer en vérité et librement son prochain, il est important d’être réconcilié avec soi-même, avec tous les événements douloureux que nous avons pu traverser et avec ce que nous sommes, nos propres limites physiques et psychologiques. Apprendre à s’aimer soi-même, c’est savoir reconnaître que la créature que je suis est bonne, au sens biblique du terme. Le Seigneur m’a créé à son image et m’a rendu capable d’aimer.

Prions en ce jour pour que notre amour de Dieu, du prochain et de nous-mêmes grandisse toujours dans la vérité sous le regard du Seigneur. 








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