2014-10-15 11:06:00

Le commentaire de l'Evangile du dimanche 19 octobre


Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile de ce dimanche 19 octobre. Evangile selon Saint Matthieu : 22. 15 à 21 :”Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.”

Ecoutons son commentaire:

 

L’Evangile de ce dimanche aborde la question de la relation entre l’Etat et la religion. Jérusalem est occupée par les Romains et il est demandé à Jésus s’il est permis de payer l’impôt à l’empereur. Jésus répond par une phrase devenue désormais célèbre : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22,21). Voyons plus précisément ce que ce récit nous enseigne.

Tout d’abord, le contexte de ce dialogue est celui d’un piège tendu par Jésus. Il est dit que les pharisiens envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode. Cette présentation montre la perversité de ceux qui veulent nuire à Jésus. D’une part, ils s’allient entre eux, les pharisiens et les hérodiens, alors qu’en soi, rien ne les rapproche. D’autre part, ils envoient des représentants pour éviter d’être pris eux-mêmes à défaut si cela devait tourner mal. Cette manière de procéder dévoile le fonctionnement de ceux qui ne recherchent pas la vérité : les alliances sont de circonstances et ils envoient des émissaires afin de ne pas s’exposer.

Cela dit, et c’est un peu ironique de la part de l’Evangéliste Matthieu, la description qu’ils font de Jésus est très juste : « Maître, tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens » (Mt 22,16). Par défaut, les opposants de Jésus disent tout ce qu’ils ne sont pas : vrais et libres vis-à-vis des autres. Cette description de Jésus est en soi une condamnation de l’hypocrisie des pharisiens. Nous touchons là un point essentiel du message de Jésus. Nous sommes appelés à être libres en Christ, à ne pas être conditionnés par le regard des hommes mais à vivre sous celui de Dieu. Saint Paul lui-même reprendra cette affirmation. A l’Eglise de Galate, il écrit : « Est-ce que je cherche à plaire à des hommes ? Si je voulais encore plaire à des hommes, je ne serais plus le serviteur du Christ » (Ga 1,10).

La réponse de Jésus est très habile et ce sont finalement ses opposants qui vont tomber dans le piège qu’ils ont eux-mêmes tendu. Jésus leur demande de lui montrer la monnaie de l’impôt, non pas une simple pièce d’argent, mais, la monnaie de l’impôt. Les adversaires de Jésus s’exécutent. Par ce simple fait, les disciples des pharisiens et les partisans d’Hérode montrent qu’ils possèdent et utilisent cette monnaie. Ils donnent ainsi leur propre réponse à la question qu’ils posent. Et Jésus va dans le même sens. Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Ce respect des autorités civiles, ainsi que la distinction nécessaire entre autorités civiles et autorités religieuses est l’enseignement traditionnel de l’Eglise. Saint Paul dit dans l’épître aux Romains : « Que chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu et celles qui existent sont constituées par Dieu » (Rm 13,1).

En ce jour, le Seigneur nous invite à respecter et honorer nos obligations en tant que citoyens d’un état. Payer nos impôts et respecter la législation fait donc partie des engagements du chrétien. Bien sûr, si les lois d’un état s’opposent formellement à l’enseignement de l’Eglise, alors notre baptême doit primer sur notre nationalité. Aujourd’hui, dans notre monde, beaucoup de chrétiens sont persécutés dans leur pays et ne peuvent vivre paisiblement cette distinction. Intercédons pour que l’Esprit Saint leur vienne en aide. 








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