2014-09-26 17:54:00

Le Pape rencontre des victimes de groupes armés colombiens


(RV) Une grande expérience de pardon et un grand moment d’émotion : c’est ce qu’a vécu mercredi, au terme de l’audience générale, un petit groupe composé de victimes et d’anciens membres de groupes armés de Colombie en rencontrant le Pape François. C’est Alejandro Éder, directeur de l’Agence colombienne pour la Réinsertion qui accompagnait le groupe pendant cette rencontre. Son rôle est de faciliter la réinsertion sociale des personnes abandonnant la guérilla. 

Ne jamais cesser de travailler en faveur de la paix. C’est le message du Pape François qui est resté encré dans le cœur des colombiens qui l’ont rencontré et qui ont vécu, comme victimes ou comme anciens membres de groupes armés, un conflit qui ensanglante la Colombie depuis presque un demi-siècle. Sandra Gutierrez Jaramino a perdu certains membres de sa famille à cause des Farc et elle a été enlevée par des paramilitaires. En parlant de son expérience de pardon, elle raconte que le Pape lui a assuré qu’il prie pour la Colombie :

 

« Yo ya perdonè...

« J’ai déjà pardonné. Je n’ai pas eu besoin qu’ils me demandent pardon parce que le pardon se donne ainsi, comme un cadeau. Comme Dieu nous l’a donné, moi aussi je le donne : Dieu m’a offert un pardon que je n’ai pas mérité et moi, je pardonne mes agresseurs ».

Et le pardon est également présent dans les paroles de Cristina qui faisait partie d’un groupe armé. En évoquant la rencontre avec le Pape, elle affirme : « mon objectif était de demander pardon ». En effet, un jour, Cristina, lassée de la violence a fui et elle a compris que la guerre ne construit pas la paix :

« La guerra es muy dura...

« La guerre est très dure: le fait de voir des morts et de nous voir s’entretuer entre colombiens. Donc, à ce moment, je me suis dit : « Non, je ne suis pas à ma place, je ne travaille pas pour la paix du pays comme je le croyais. Et j’ai décidé que travailler pour la paix du pays signifiait m’en aller et le faire sans armes ».

Régis a également quitté un groupe armé il y a quelques années. Il a compris qu’il ne pouvait pas continuer cette vie lorsque pendant un bombardement un enfant de 12 ans est mort dans ses bras. Ce bref moment de rencontre avec le Pape l’a également profondément touché :

« Fue algo especial, maravilloso...

« Ce fût quelque chose de spécial, de merveilleux. Ce fût quelque chose que jamais je ne rêvais de pouvoir réaliser. Je n’ai jamais vraiment pensé que dans ma vie, je puisse être ici et encore moins de voir le Pape d’aussi près ».

La rencontre de mercredi a constitué un espace de réconciliation fondamental a reconnu Alejando Éder qui, dans son travail, affronte quotidiennement les difficultés de la réinsertion des anciens membres de groupes armés.

 








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