2014-09-24 08:11:00

Abus sexuels : un ancien nonce arrêté au Vatican


(RV) Il faisait l’objet d’une enquête depuis son rappel à Rome à l’été 2013, cette fois, Josef Wesolowski va passer devant la justice du Vatican. Le Promoteur de Justice du Tribunal de première instance l’a convoqué mardi et à l'issue d'une audience préliminaire, en présence d'un avocat commis d'office, il a été assigné à résidence. L’ancien archevêque polonais de 66 ans a été arrêté mardi par la Gendarmerie du Vatican, à son domicile romain. Il est accusé d’abus sur mineurs lorsqu’il était nonce apostolique en République Dominicaine.

Déjà condamné en première instance par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi après un procès canonique et une enquête, il avait été réduit à l’état laïc en juin, perdant ainsi de fait son immunité diplomatique. C’est donc une première au Vatican : un ancien archevêque sera jugé pour abus sexuels sur mineurs par la Cour pénale du Saint-Siège.

L'instruction devrait prendre « quelques mois » et le processus pourrait commencer fin 2014 ou début 2015.  Wesolowski pourra, s'il le souhaite, choisir l'avocat de son choix, a expliqué mercredi à des journalistes le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. En cas de condamnation, Josef Wesolowski risque six à sept ans de prison, sans compter d'éventuelles circonstances aggravantes, a ajouté le père Federico Lombardi.

Une décision du Pape François

Concernant la durée de la peine, le père Lombardi a précisé que Josef Wesolowski ne sera pas jugé selon la loi en vigueur depuis le 1er septembre 2013, puisque les faits qui lui sont reprochés ont été connus avant l'entrée en vigueur de la dite loi. Le Code pénal du Vatican a été réformé l’année dernière par le Pape François, avec un renforcement des sanctions contre les auteurs de crimes pédophiles. Josef Wesolowski risquait alors jusqu’à 35 ans de prison. 

La peine pourrait être purgée dans l'enceinte même du Vatican. Mais le Saint-Siège n'exclut pas  d'extrader l'ancien archevêque à l'issue de la procédure, vers tout pays qui en ferait la demande, a précisé le porte-parole du Saint-Siège. Devant la gravité des faits reprochés, le père Federico Lombardi, a précisé que l’arrestation de Wesolowski a été décidée sur « volonté expresse » du Pape François, qui veut qu’un cas « aussi grave et délicat soit traité sans retard » et « avec la rigueur juste et nécessaire ». 

En juillet dernier, devant six victimes de prêtres pédophiles, François avait lancé qu’il n’y avait pas de place dans l'Eglise pour ceux qui commettent ces abus. C’est précisément ce qu’il est en train de mettre en place.








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