2014-09-23 19:10:00

Une formation pour répondre aux crises de la famille


(RV) Entretien - C’est la rentrée : l’Institut pontifical Jean-Paul II à Rome ouvre un nouveau master en conseil familial. Dispensée en deux ans pendant les week-ends, cette formation en italien est destinée aux personnes qui travaillent en lien avec la famille, comme les éducateurs, les pédagogues ou les médecins.

Créé en 1981, l’Institut Jean-Paul II a pour vocation d’offrir à l’Eglise « une contribution à la réflexion philosophique, théologique et pastorale sur la vérité de la personne, du mariage et de la famille ». Ce master en conseil familial visera les compétences relationnelles et la gestion de projet autour des questions familiales. Christelle Pire a rencontré Oana Gotia, professeure de théologie morale spéciale, qui est la coordinatrice didactique de ce nouveau master.

Le master en conseil familial se propose de former des acteurs opérationnels hautement qualifiés qui entendent mettre leur compétence professionnelle spécifique au service de la famille en tant que conseillers conjugaux, par exemple, dans les centres pour les familles, les centres de soutien de la vie, les centres d’accueil et d’écoute dans une perspective de travail en équipe avec une attention particulière à la promotion du bien-être relationnel, au développement des compétences de la famille, au soutien de la paternité et de la maternité dans le cadre d’un ensemble de références fondamentales anthropologiques, pédagogiques, socio- psychologiques, juridiques, théologiques et éthiques. 

Donc, ce master porte autant sur le couple que sur les enfants ?

Tous les deux parce que par exemple, ceux qui sont inscrits en master travaillent soit avec les adolescents comme éducateurs soit ils conseillent les familles même, les couples en difficulté ou les couples qui veulent se former en ce qui concerne la préparation au mariage. Donc tous les deux parce que la famille est complexe. C’est une réalité de relation très différente mais c’est une réalité unique. Les deux sont ensemble.

Pourquoi vous avez décidé de créer ce nouveau master en conseil familial ? Est-ce qu’il répond à une attente particulière ?

Ce master a été conçu, justement parce qu’il y a des problèmes toujours nouveaux : la théorie du genre et les crises de la famille. Le monde offre toujours la solution la plus facile et celle qui du point de vue économique est la plus chère. Les avocats du monde cherchent toujours les divorces.

Au contraire, ce master va à contre-courant parce que c’est répondre aux problèmes des familles en allant à la racine des problèmes, en ne donnant pas une solution, une recette fabriquée mais au contraire, aider les familles à être protagoniste de leurs relations avec l’aide de l’Église parce que je pense que les jeunes cherchent aujourd’hui l’amour, même si on voit des gens qui ne veulent plus se marier  et qui ont des relations dès qu’ils sont préadolescents. Donc, on voit que la famille est vraiment en crise. Mais je pense qu’en allant au fondement de ce qu’est la personne, de ce qu’est l’amour humain, on peut donner une réponse à la soif que les jeunes et la famille ont et continuent à avoir, même si la société d’aujourd’hui nous propose l’échec total de la famille. Si Dieu crée la personne, alors il crée aussi le projet du bonheur pour cette personne et donc, c’est cela qu’on doit soutenir et croire tout d’abord que ça existe.

Comment, dans ce master, abordez-vous les questions de la famille et du mariage d’un point de vue théologique ?

Le master en conseil familial part toujours comme tous les autres masters qu’on propose à l’institut, du fondement, c’est-à-dire du projet de Dieu pour la famille parce que je pense que tout part de ce qu’est la personne et donc la famille d’un point de vue du projet de Dieu. On a une richesse dans l’Église, surtout avec les enseignements des derniers Papes, c’est-à-dire la théologie du corps de Jean-Paul II, la théologie d’amour de Benoît XVI, la théorie de l’évangélisation du Pape François. Donc, une famille qui n’est pas une superfamille qui n’a pas de problèmes mais une famille vraiment humaine qui vit son amour dans la vérité parce que Dieu nous aime en nous révélant que la famille est vraiment l’endroit où la personne peut se développer de tous les points de vue. Ce n’est pas seulement l’école qui éduque mais c’est tout d’abord la famille qui reçoit la personne pour soi-même et pas seulement pour une fin utilitaire, même si elle est  handicapée, même si elle toute petite ou même si elle est faible. Ce sont les parents qui peuvent vraiment accueillir l’enfant de manière gratuite mais aussi l’éduquer pour qu’il soit capable d’aimer aussi lui-même dans ses relations futures. 

 

 

Que viennent chercher les personnes qui s’inscrivent à ce genre de master ?

 

Ils ont déjà des compétences en droit, en matière d’éducation ou en médecine mais à l’institut, ils cherchent à approfondir ce qu’ils ont déjà comme formation mais également de comprendre la personne de manière complète et intégrale. Donc, toutes les autres matières éthiques, théologiques, anthropologiques aident les personnes à aborder leur travail pour les familles de manière intégrale.

 

Est-ce que vous avez eu des retours des étudiants à la fin des masters ?

 

J’enseigne dans presque tous les masters. Je vois qu’ils viennent presque toujours étudier en couple.

Pour eux, ce n’est pas seulement une formation utile du point de vue de leur travail. Il y a des gens qui me disent qu’ils ne connaissaient pas cet échange-là sur leur mariage, sur ce qu’ils pouvaient vivre. Ils ne comprenaient pas les difficultés ou le pourquoi de ce qui m’arrivait. Du point de vue personnel, ils vivent déjà le mariage. C’est comme une force qu’ils reçoivent pour mieux vivre. Je pense que c’est fondamental, c’est un type de changement personnel pour pouvoir témoigner de manière personnelle près des familles qu’ils aident par la suite. 








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