2014-09-16 18:51:00

"A quoi bon les beaux sermons si nous sommes loin des gens!"


On peut faire de beaux sermons, mais si l’on n’est pas proche des gens, si l’on ne souffre pas avec eux et on ne leur donne pas d’espérance, ces sermons ne servent à rien, ce ne sont que vanités. Voilà ce qu’a affirmé le Pape François lors de son homélie à Sainte Marthe, en ce jour de la fête des saints martyrs Corneille, Pape, et Cyprien, évêque.

L’Évangile de ce jour (Lc 7, 11-17) évoque Jésus qui s’approche d’un cortège funèbre dans la ville de Naïm. Une veuve a perdu son fils unique. Le Seigneur accomplit le miracle de faire revenir à la vie le jeune homme, mais il fait plus, explique le Pape : il est proche. « Dieu a visité son peuple », dit la foule. Quand Dieu rend visite, « il y a quelque chose en plus, quelque chose de nouveau », « cela veut dire que sa présence est spécialement là ».

Jésus « était proche des gens. Dieu proche qui réussit à comprendre le cœur des gens, le cœur de son peuple. Puis il voit ce cortège, et le Seigneur s’en approche. Dieu visite son peuple, au milieu de son peuple, et en s’en approchant. Proximité. C’est la façon d’être de Dieu. Et puis il y a une expression qui se répète dans la Bible, tant de fois : “Le Seigneur fut pris d’une grande compassion”. La même compassion qu’il avait, dit l’Evangile, lorsqu’il a vu tant de personnes telles des brebis sans pasteur. Quand Dieu visite son peuple, il lui est voisin, il s’en approche et ressent de la compassion : il s’émeut ».

« Le Seigneur, a poursuivi le Pape François, est profondément ému, comme il l’a été devant le tombeau de Lazare ». Il est ému comme l’est ce Père « lorsqu’il voit revenir à la maison son fils » prodigue :

« Proximité et compassion : c’est ainsi que le Seigneur visite son peuple. Et lorsque nous, nous voulons annoncer l’Evangile, diffuser la Parole de Jésus, c’est cela la route. L’autre route, c’est celle des maitres, des prédicateurs de l’époque : les docteurs de la loi, les scribes, les pharisiens… Loin du peuple, ils parlaient…bien : ils parlaient bien. Mais loin. Et ce n’était pas une visite du Seigneur : c’était autre chose. Le peuple ne ressentait pas cela comme une grâce, parce qu’il manquait la proximité, il manquait la compassion, ou plutôt le fait de compatir avec le peuple. »

« Et il y a une autre expression caractéristique des moments où le Seigneur visite son peuple, a souligné le Saint-Père : “Alors le mort se redressa, s'assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère” ». 

“Lorsque Dieu visite son peuple, il redonne au peuple l’espérance. Toujours. On peut prêcher brillamment la Parole de Dieu : il y a eu dans l’Histoire tant de brillants prédicateurs. Mais si ces prédicateurs n’ont pas réussi à semer l’espérance, alors ces prêches ne servent à rien. Ce n’est que vanité ».

En regardant Jésus qui a rendu un fils vivant à sa mère, a conclu le Pape, « nous pouvons comprendre ce que signifie une visite de Dieu à son peuple . Et demander la grâce que notre témoignage de chrétien soit un témoignage porteur de la visite de Dieu à son peuple, c’est-à-dire d’une proximité qui sème l’espérance ».








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