2014-09-11 13:21:00

Le Pape à Strasbourg devant le Parlement européen


(RV) Entretien - On l’a appris ce jeudi : le Pape se rendra le 25 novembre prochain à Strasbourg pour prononcer un discours devant le parlement européen. Le Saint-Père a répondu positivement à l’invitation qui lui a été adressée par le président du parlement l’allemand Martin Schulz.

La dernière fois qu’un Pape s’est rendu devant les députés européens remonte au 11 octobre 1988 avec la visite de Jean Paul II. Le Pape polonais s’y était rendu alors qu’il effectuait en France sa 4ème visite pastorale. Le président du Parlement européen avait invité le Pape au cours de la rencontre entre les deux hommes au Vatican le 11 octobre 2013. « Je suis honoré de pouvoir accueillir le Pape François au Parlement européen à Strasbourg pour une visite officielle le 25 novembre », a écrit Martin Schulz sur son compte Twitter ce jeudi matin.

« Une année de renouveaux et de défis pour l'Europe »

« Il s’agira d’un voyage bref », a précisé le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi. Une seule journée en effet. « Il ne s’agit pas d’un voyage pour la France », a-t-il encore précisé, « et donc cela n’exclut nullement d’autres invitations » au-delà des Alpes.

Il s’agira pour le Pape du 5ème voyage international, après le Brésil durant l’été 2013, la Terre Sainte au printemps dernier, la Corée du Sud cet été, et l’Albanie le 21 septembre prochain.

Le Président de la COMECE, la Commission des épiscopats de la communauté européenne, le Cardinal Reinhard Marx, a accueilli cette annonce avec enthousiasme, saluant une excellente nouvelle, en particulier en cette année 2014 qui est marquée par tant de renouveaux et de défis pour le projet européen. Cette décision de venir à Strasbourg avant toute autre visite individuelle dans un Etat membre de l’UE est en soi un signal fort a-t-il expliqué. Selon le cardinal Marx,  par cette visite , le Pape François marque ainsi son soutien et son encouragement à la poursuite du projet d’intégration et d’unité de l’Europe. 

Nous avons recueillis la réaction de Mgr Jean-Pierre Grallet, l’archevêque de Strasbourg, il est également membre de la COMECE. Il est interrogé par Audrey Radondy 

Tout d’abord un encouragement pour les institutions européennes qui l’avaient invité il y un an. Et un encouragement aussi pour le diocèse de Strasbourg car j’avais joint mon invitation à celle des parlementaires. Nous sommes très attachés à la construction européenne à Strasbourg et donc, sa venue réjouit les européens et les chrétiens.

 

Et à ce propos, l’Éminence, le cardinal Marx, le président de la COMECE a parlé d’un signal fort.

Je crois que c’est un signal fort qui s’appuie sur une histoire douloureuse. Venir à Strasbourg, c’est un lieu emblématique. Le Parlement européen, c’est l’expression démocratique avec les parlementaires élus de toute l’Europe. C’est aussi une ville de la réconciliation franco-allemande. Il y a quand même le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme. Certes, il ne viendra qu’au Parlement mais je ne doute pas que le président du Parlement sera faire les invitations nécessaires à ses voisins des institutions européennes.

 

Et selon vous, quel pourrait être son discours aux parlementaires européens ?

Je pense qu’il va puiser comme il le fait souvent dans les valeurs évangéliques les plus sûres à la fois pour rappeler tous ces auditeurs à l’espérance en une humanité que Dieu aime et rappelant la pensée sociale de l’Église dans des grands enjeux pour éviter le repli frileux de chaque état l’un sur l’autre et surtout, le repli égoïste de l’Occident. Je crois qu’il va y avoir une note d’appel à solidarité pour construire un monde plus juste et plus fraternel.

 

C’est donc la seconde visite papale puisque Jean-Paul II s’était rendu au Parlement européen en 1988.  

Je pense que l’un et l’autre vont recevoir le même accueil cordial ou je ne vous apprends rien sur la capacité de toucher le cœur des auditeurs quand il s’agissait de Jean-Paul II et la capacité de notre Pape actuel à rejoindre les gens tels qu’ils sont, là où ils sont. Ils se sentent reconnus, estimés et aimés de lui. Je ne doute pas que dans l’enceinte du Parlement mais aussi dans les rues de Strasbourg et dans la cathédrale où nous espérons qu’il viendra aussi, le Pape sera nous touchés et réveillé l’espérance humaine, chrétienne et européenne.

 

Et Jean-Paul II, lors de cette visite, avait notamment affirmé « la culture inspirée par la foi chrétienne a profondément marqué l’histoire de tous les peuples de notre unique Europe ».

C’est vrai. Et je crois que c’est une frilosité de certains de nos élus de ne pas oser reconnaître les racines chrétiennes de l’Europe mais les pères fondateurs se sont nourris de l’idéal chrétien pour oser l’Europe et je pense en particulier à notre grand voisin dont la dépouille repose juste à côté de Metz, à Scy-Chazelles, Robert Schuman. Quel aurait été le rêve européen des pères fondateurs sans l’espérance chrétienne ? Surtout au sortir de la deuxième guerre mondiale. 








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