2014-09-11 11:00:00

Commentaire de l'Evangile du dimanche 14 septembre


Le père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile de ce dimanche 14 septembre, fête de l'exaltation de la Croix. Evangile selon Saint Jean 3, 13 – 17: "Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ".

Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit 

 

Nous fêtons aujourd’hui la Croix glorieuse. Cette fête, instaurée le 13 septembre 335 lors de l’inauguration de la basilique du saint Sépulcre à Jérusalem, durait deux jours, à l’époque. Aujourd’hui, c’est l’Evangile lu au cours de cette célébration qui nous permet d’entrer dans le mystère de la Croix. Jésus dit : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle » (Jn 3,14-15). Effectivement, après la sortie d’Egypte, le peuple marche dans le désert. Il a faim et Dieu lui donne la manne. Mais le peuple se lasse de cette nourriture et se rebelle contre Dieu. Viennent alors des serpents brûlants qui mordent et tuent un grand nombre dans le peuple. Moïse intercède et Dieu lui demande de façonner un serpent d’airain qui devra être placé sur un étendard. Quiconque le regardera sera sauvé. Cet épisode de l’Ancien Testament (Nb 214-9), évoqué par Jésus, nous révèle le sens même de la croix.

Tout d’abord, le péché de l’homme est transformé en source de grâces par le Seigneur. Saint Paul dit dans l’Epître aux Romains : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5,20). Dans le même sens, saint Augustin parle, à propos du péché originel, « de la bienheureuse faute qui nous a valu un tel Rédempteur ». C’est donc le lieu même de la faute que Jésus transforme. Mais pour que cette transformation soit effective, il est nécessaire de lever les yeux. Le peuple doit détourner son regard de la terre pour regarder vers le serpent d’airain, vers le ciel. Dans le même sens, Saint Paul dit dans l’Epître aux Colossiens : « Songez aux choses d’en haut, non à celles de la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3,2-3). La Sainte Croix est donc glorieuse car si nous tournons notre regard vers elle lorsque nous avons péché, elle nous relève et nous restaure dans l’amitié avec Dieu.

Il est aussi important de nous arrêter sur la nature du péché d’Israël au désert. Le peuple se lasse de la manne, c’est à dire de la nourriture que Dieu lui-même lui donne miraculeusement. Le peuple regrette la nourriture d’Egypte. Nous avons là une véritable définition du combat spirituel. La tentation est de retourner à l’esclavage en Egypte, c’est à dire à l’esclavage du péché. L’illusion est de croire que c’était mieux auparavant. Suivre le Seigneur au désert est un chemin de purification qui conduit à rejeter les idoles afin d’adorer en esprit et en vérité l’unique Dieu. Mais cela ne va pas sans peine.

Jésus dit encore : « Ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » (Jn 3,16). C’est aussi en cela que la Croix est glorieuse. Elle offre le salut à toute l’humanité. Saint Paul ajoute : « Afin de réconcilier tous les êtres pour lui aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix » (Col 1,20).

En ce jour, nous pouvons demander au Seigneur que la Croix devienne notre fierté. Elle est le signe de notre Salut. Elle est aussi un chemin à suivre. Non pas qu’il faille rechercher la souffrance dans un certain dolorisme, mais parce qu’elle offre un sens à notre souffrance. Nos épreuves, nous pouvons les vivre en communion avec Jésus en Croix afin qu’il les transforme. Dans certaines traditions orientales, la représentation du Christ cloué sur la Croix est celle d’un Christ glorieux et non pas souffrant. Prions pour élever nous aussi nos regards vers le Seigneur en acceptant qu’il vienne visiter toutes les ombres de notre vie.

 

 

 








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