2014-08-29 17:47:00

En Iran, les droits des chrétiens restent limités


(RV) Depuis l’offensive des jihadistes de l’État islamique, on assiste à un retour de l’Iran sur la scène régionale. Téhéran a multiplié ces jours derniers les gestes visant à se présenter comme le pays qui peut ramener la stabilité. Mais qu’en est-il des chrétiens ?

L’hebdomadaire français Le Point relève que les chrétiens sont autorisés à produire du vin et à le boire mais pas à le commercialiser ; qu’ils possèdent leurs églises, leurs écoles, leurs clubs, mais qu’ils n’ont pas le droit d’enseigner et qu’il n’y a pas de séminaire dans le pays. Les femmes sont autorisées à ne pas se voiler, mais les chrétiens ont été chassés de la fonction publique, ils n’ont pas droit aux mêmes prestations sociales que les musulmans et sont passibles en matière criminelle de peines spécifiques. Arméniens ou assyro-chaldéens pour la plupart, ils sont principalement installés à Téhéran et Ispahan. Leur présence n’a cessé de se réduire.

Des chrétiens en prison à cause de leur foi 

Dans les colonnes du quotidien La Croix, Anne-Sophie Vivier-Muresan, directrice adjointe de l’Institut de science et de théologie des religions de l’Institut catholique de Paris, souligne que si elles ne sont pas forcément très épanouies, ces communautés chrétiennes bénéficient de la liberté de culte et de députés pour les représenter au parlement. Mais les chrétiens d’Iran ne vivent pas pour autant dans un monde idyllique ; et si l’Eglise latine, vue comme celle des étrangers, est épargnée, la répression policière reste sévère à l’égard des églises protestantes et des convertis : fermetures de lieux de culte, arrestations de fidèles ou de pasteurs jusque chez eux.

Selon l’organisation internationale Portes Ouvertes, au moins 60 chrétiens seraient en prison à cause de leur foi. Ils sont accusés d’être des espions, de vouloir renverser le régime, de conspiration pour détourner la société islamique de la voie de la vérité ou de vouloir commettre des crimes. Les juges ont même le droit de se référer à la loi islamique pour juger ces chrétiens protestants ou convertis, or celle-ci prévoit la peine de mort pour les apostats.

Toujours selon Portes Ouvertes, pour traquer les chrétiens, le régime utilise un puissant système d’espionnage. Tous les jours, des sites chrétiens sont piratés, les e-mails sont surveillés, et lorsque survient une arrestation, toutes les personnes sont interrogées. Mais le régime s’appuie aussi sur la dénonciation : en Iran, les informateurs peuvent être partout, y compris dans sa propre famille. Et pourtant la République islamique rappelle que contrairement à d’autres pays, elle n’a jamais persécuté les chrétiens.








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