2014-08-25 17:12:00

A Alep, on craint l'arrivée des jihadistes


(RV) Entretien- L’offensive des jihadistes de l’Etat islamique se poursuit en Irak et en Syrie, où elles ont infligé une sévère défaite aux forces loyalistes de Bachar Al-Assad, en s’emparant d’une importante base militaire, dernier bastion du régime dans cette région. Selon une ONG syrienne, quelque 300 rebelles se seraient enrôlés dans les rangs de l’Etat islamique. De son côté, le régime syrien, par la bouche de son ministre des Affaires étrangères, s’affirme prêt à collaborer avec l’Occident dans la lutte contre les jihadistes.

Nos confrères de la rédaction italienne ont recueilli le témoignage de Mgr Antoine Audo, archevêque chaldéen d’Alep et président de la Caritas :

Nous sommes un peu confus. On ne sait pas exactement ce qui est en train de se passer. Comme chrétiens, comme Syriens, nous espérons en une solution de réconciliation, de paix, avec l’aide des Nations Unies. La situation à Alep est plutôt difficile, avec des problèmes d’électricité, d’eau ; il n’y a aucune sécurité, on ne sait pas quand les bombes vont tomber.  Et, malgré tout, comme chrétiens, nous cherchons à rester actifs, présents. Par exemple, cette semaine, avec ceux qui travaillent à la Caritas, nous organisons des journées de réflexion. On essaie de survivre, d’être actifs. On ne peut pas faire autrement.

Perçoit-on l’arrivée des combattants de l’EI ? Quelle est la situation sur le terrain ?

En ville, dans le centre d’Alep, où vivent la majorité des chrétiens et d’autres personnes, il n’y a pas de présence directe violente. Nous sommes sous la protection du gouvernement. Mais autour de la ville, il y a beaucoup de groupes armés qui attaquent et lancent des bombes. C’est la situation actuelle.

Avez-vous des témoignages de ce qui se passe dans les zones contrôlées par le califat ?

Oui, nous avons des nouvelles qui nous parviennent de Mossoul et de Raqqa. Des nouvelles qui parlent de lois, de comportements à avoir, de violences. Oui, oui et généralement, cela fait peur aux gens.

Il y a donc une réaction de la population ? Une peur devant l’arrivée des jihadistes ?

Oui, oui, c’est normal. Espérons que cela ne devienne pas réalité. La question est celle-ci : “qui soutient ces groupes?” C’'est la question que nous posons à la conscience internationale. Qui vend les armes ? Qui tire profit de ces violences ?

 








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