2014-08-23 08:50:00

Centrafrique : confirmé, Mahamat Kamoun nomme son gouvernement


(RV) Après trois semaines de tractations, un nouveau gouvernement a été formé vendredi après-midi en Centrafrique. Il fut long à venir, car le Premier ministre choisi par la présidente ne fait pas l’unanimité. Mais vendredi matin, Catherine Samba Panza s’est montrée ferme. Lors d’une adresse à la nation, elle a confirmé Mahamat Kamoun à la tête du gouvernement, lui permettant de dévoiler sa nouvelle équipe. 

31 ministres à avoir été nommés. Parmi eux on retrouve 12 membres de l’ancien gouvernement dont les chefs des Affaires étrangères, de l’économie ou de la santé. Cependant le gouvernement ratisse large : de la société civile aux groupes armés. Ainsi, les anti balaka se voient confier deux postes : au ministère de la jeunesse et des sports et surtout comme ministre délégué aux finances.

Les deux portefeuilles d’état sont accordés à Marie Noëlle Ande Koyara au travaux public et à Aristide Sokambi à la défense. « Il est temps de se remettre au travail ». Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, ce dernier espère que ce sera la fin des « supputations » et du « blocage ».

Rien n’est gagné d’avance. D’abord parce que dans la nouvelle équipe, si les transports, les communications et l’élevage vont à des anciens de la Seleka, aucun d’entre eux n’a été « dument mandaté » par l’ancienne rébellion et déjà le porte-parole des ex-rebelles affirmait à RFI qu’il ne reconnaissait pas le gouvernement. Autre parti à exprimer son mécontentement, le Kwa Na Kwa, la coalition formée autour du parti de l’ancien président Bozizé n’est pas représentée.

« Il importe de préciser que tout le monde ne pourra pas entrer dans ce gouvernement. Par contre, il y aura de la place dans les autres structures de l’état », avait promis en amont Catherine Samba Panza.

Lors d’une allocution vendredi matin, la présidente avait tenu ferme. Elle a maintenu son candidat, et son équipe, malgré les pressions internes et externes... Mahamat Kamoun n’était pas le candidat de la communauté internationale et il est critiqué en Centrafrique pour des malversations supposées du temps de Bozizé, et par la Séléka. Il fut le directeur de cabinet de Michel Djotodia. L’ancien chef de la junte avait besoin « de se doter d’une meilleure image », assure Jeune Afrique. Mais les relations se sont vite dégradées entre Mahamat Kamoun et la séléka qui ont agressé sa famille en décembre 2013, rappelle le journal.

Musulman de mère chrétienne Mahamat Kamoun, est « un symbole de symbiose communautaire ». « A l’inverse des arrogants », il est un « modèle d’humilité » affirmait vendredi matin la présidente, s’émancipant de ces critiques.

Il lui revient maintenant avec ses 31 ministre, la lourde tache de rétablir la paix dans le pays en guerre depuis plus d’un an.








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