(RV) Il y a cent ans, Saint Pie X, 275 ème pape de l’Eglise catholique, s’éteignait après onze ans de pontificat. Plusieurs initiatives vont marquer ce centenaire ces jours prochains dans la bourgade de Riese, dans la région italienne de Trévise, où Giuseppe Sarto avait vu le jour en 1835 : une nuit d’adoration, un concert pour les jeunes, une prière pour la paix au Moyen Orient et, point d’orgue des célébrations, l’Eucharistie qui sera célébrée samedi 23 août par le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège. La messe sera précédée d’une procession le long de la route que le futur pape parcourait quand il était jeune pour se rendre au sanctuaire marial de Cendrole, car il avait une dévotion toute spéciale pour la Vierge.
Dans une interview à l’hebdomadaire
du diocèse de Trévise, le cardinal Parolin constate de nombreuses ressemblances, au
niveau du style, entre Pie X et le Pape François. Tous deux auront conçu leur charge
comme un ministère épiscopal auprès des prêtres et des fidèles. Autre point commun
: la joie d’appartenir au Christ et à l’Eglise et la ferveur missionnaire. Son humilité,
son ardeur au travail, sa bonhomie, ses boutades bienveillantes, son bons sens, la
proximité avec les plus pauvres… autant d’attitudes que l’on retrouve chez le Pape
François. Les similitudes ne manquent pasnon plus dans cette même détermination et
volonté de moderniser la curie romaine. Ainsi, pendant les premières années de son
pontificat, son style pastoral, simple et direct, suscita la stupeur et l’enthousiasme
à Rome. Pendant longtemps, l’opinion publique n’a retenu de ce pape que sa farouche
opposition au modernisme.
Aujourd’hui la figure de Saint Pie
X fait l’objet d’une redécouverte, une figure complexe qui divise, ni bon pasteur
doux et naïf, ni conservateur rébarbatif ennemi de toute innovation. Bien loin des
clichés et des stéréotypes, ce curé devenu pape fut d’abord un grand réformateur dans
l’Eglise. Par ailleurs, sa défense à outrance de la souveraineté spirituelle et de
l’autonomie de l’Eglise par rapport aux Etats Nations en Europe et en Amérique latine
redonna au Saint-Siège le prestige qu’il avait perdu sur la scène internationale.
Avant de mourir, Pie X s’est efforcé en vain de conjurer l’éclatement de la première
guerre mondiale par des démarches discrètes. Même s’il ne croyait pas à une généralisation
du conflit, il avait adressé au monde une exhortation à la paix, courte mais solennelle
qui n’eut pas l’écho désiré.
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