2014-08-16 19:23:00

Méditation du XXe Dimanche du Temps Ordinaire


(RV) Mgr Jean-Pierre Kwambamba, official de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements et cérémoniaire pontifical, nous introduit à la méditation avec les lectures du XXe dimanche du Temps Ordinaire : 

 

L’évangile de ce dimanche nous parle d’une femme cananéenne, une païenne donc, qui va supplier Jésus de guérir sa fille malade, tourmentée par un démon. La  réaction immédiate de Jésus (à cette requête) semble inhabituelle et même déconcertante. En effet, il répond à cette mère qu’il n’a été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël, excluant ainsi les païens de la miséricorde de Dieu. L’évangéliste Matthieu met sur les lèvres de Jésus des propos encore plus durs, où ce dernier compare les étrangers aux chiens qui ne peuvent pas accéder à la table des fils de la maison, que sont les enfants d’Israël.   Nous découvrirons cependant que ce discours extrêmement dur et inhabituel de la part de Jésus ressemble plutôt à une démarche pédagogique inspirant une attitude d’abandon total à Dieu, qui deviendra un repère, un point de référence pour tous, juifs et païens.

En effet, malgré tout, cette femme n’abandonne pas et ne se résigne pas non plus. Elle affronte Jésus, pour ainsi dire, avec tout le courage  que  la compassion pour sa fille malade pouvait lui donner. Mais elle persévère aussi parce qu’elle a une foi totale en Jésus, Seigneur et fils de David. D’une part, sa compassion et son amour pour sa fille la rendent apte à parcourir tout chemin et à entreprendre toute démarche afin que sa fille  malade soit guérie. D’autre part, sa foi et sa confiance en Jésus sont totales. Aussi est-elle prête à parcourir le chemin sinueux auquel Jésus la soumet, parce que convaincue de l’amour miséricordieux du Christ qui est sans frontières. Sa foi, son courage et sa persévérance lui attirent finalement la grande admiration de Jésus qui lui déclare : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ».    Les paroles dures de Jésus n’avaient donc d’autre finalité que celle de susciter cette foi pour nous la proposer en exemple.

Mais il convient peut-être d’évoquer aussi le comportement quelque peu ambigu des disciples dans cet épisode. St Matthieu rapporte que les disciples ont dû interpeller Jésus pour lui demander de satisfaire la requête de cette cananéenne: « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ». Ainsi s’expriment les disciples. Et l’on voit clairement ici que le plus important pour eux ce n’était pas tant la guérison de l’enfant malade, mais plutôt d’être débarrassés de cette femme dont les cris de douleur les agaçaient. Cette intervention est bien loin de la vraie compassion que Jésus voudrait inculquer aux siens. Les disciples restent eux-mêmes au centre de leurs soucis. Aussi doivent-ils encore parcourir un long chemin avec le Maître, Jésus, pour apprendre de lui la charité sans frontières ; le chemin que chacun de nous devrait emprunter et que l’Eglise nous propose chaque Dimanche dans la célébration de l’Eucharistie,  mémorial de l’offrande totale du Christ pour le salut de  l’humanité, placé sous le signe de la loi de la charité ou du service mutuel sans frontières.








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