2014-08-15 16:48:00

Deux intenses journées pour le Pape François en Corée du Sud


(RV) Deux temps forts ont marqué cette deuxième journée du voyage du Pape François en Corée du Sud. Tout d'abord, la messe de l'Asssomption célébrée au stade de Daejeon, devant 50 000 personnes enthousiastes. Dans son homélie, le Pape a critiqué fermement la société de consommation, dénonçant « l’attrait du matérialisme qui étouffe les authentiques valeurs spirituelles et culturelles, ainsi que l’esprit de compétition débridée qui génère égoïsme et conflits. » 

Mais cette dénonciation, pour ne pas rester lettre morte, « demande pour chacun la nécessité d’une conversion renouvelée à la parole de Dieu et une vive sollicitude pour les pauvres, ceux qui sont dans le besoin et les personnes vulnérables au milieu de nous ».

C’est là tout le sens de la liberté que Dieu nous a donnée, « la vraie liberté qui se trouve dans notre accueil amoureux de la volonté du Père. De Marie, pleine de grâce, nous apprenons que la liberté chrétienne est quelque chose de plus que la simple libération du péché. C’est la liberté qui ouvre à une nouvelle façon spirituelle de considérer les réalités terrestres, la liberté d’aimer Dieu ainsi que nos frères et sœurs d’un cœur pur, et de vivre dans la joyeuse espérance de la venue du Règne du Christ. » Il s'est aussi adressé particulièrement aux jeunes, victimes d'une très forte pression sociale dans une société qui entretient le culte de la réussite.

La jeunesse, justement, était au coeur de son second déplacement de la journée, au sanctuaire de Solmoe pour sa rencontre avec les 6000 participants des Journées asiatiques de la Jeunesse. Ces jeunes, a rappelé le Pape, veulent « aider à construire un monde où nous vivrons tous ensemble dans la paix et dans l’amitié, dépassant les barrières, réparant les divisions, rejetant la violence et les préjugés ». Il a explicitement fait allusion à la division de la péninsule coréenne, et s'est livré au jeu des questions-réponses improvisées avec une Coréenne, un Chinois de Hong Kong, et une Cambodgienne à qui il a promis de faire avancer les dossiers de béatification des martyrs des Khmers rouges.

Bilan de la deuxième journée du Pape en Corée

Interrogé par Xavier Sartre, le père Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, revient sur cette deuxième journée.

Interrogé sur la demande de baptême du père d'une des victimes du naufrage d'un ferry survenu il y a quelques semaines au large de la péninsule coréenne, le père Lombardi se réjouit de cette demande qui traduit, selon lui, la vigueur de cette Église coréenne. « En Corée, il y a un dynamisme de l'Eglise catholique et la demande de baptême est fréquente, explique-t-il. Ca veut dire que la vitalité de l'Eglise parle à ce peuple dans des moments importants, donc quand il se pose des questions fondamentales comme la vie et la mort, trouve dans la foi et dans l'Evangile, dans l'Eglise catholique, des réponses ou en tout cas un accueil, une attention qui les attirent. C'est le cas pour cet homme, je pense, et le fait que le Pape accepte tout de suite de donner le baptême tout de suite, pendant son voyage, c'est le signe de la profondeur, du naturel, de la spontanéité avec laquelle le Pape s'insère dans la vie de cette Eglise. Je crois que pour lui, c'est une grande joie, car pour chaque prêtre, c'est une grande joie de baptiser, naturellement ! »

Sur les questions posées par les jeunes, notamment concernant la réconciliation des deux Corées, le père Lombardi répond que « le drame de la Corée, sa division, c'est un des grands thèmes de ce voyage, c'est toujours dans l'air. Il ne faut pas penser qu'il y a quelque chose d'impossible, il l'a déjà dit, et ça c'est vraiment important devant des questions sans solution. » Mais le père Lombardi précise que le Pape s'exprime dans une logique pastorale et non pas politique.

 

Bilan de la première journée du Pape en Corée

Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège retient deux mots-clés de la première journée du voyage apostolique du Pape François en Corée : Espérance et Paix, deux mots très liés entre eux. Le Saint-Père s’est rendu en Corée pour porter un message d’espérance, dans une terre qui subit encore les conséquences d’une guerre qui n’a jamais été résolue par un traité de paix. Le père Federico Lombardi, Directeur de Radio Vatican et du Bureau de presse du Saint-Siège est interrogé à Séoul par Xavier Sartre

Dans ce pays, relève le père Federico Lombardi, on sent vraiment la présence de la tension, d’un conflit qui n’est pas fini. Le Pape François a dit dans son premier discours qu’il faut essayer de surmonter les obstacles et l’incapacité à dialoguer, car il n’y a pas d’autre voie à parcourir. L’Evangile, la foi chrétienne et l’Eglise catholique peuvent contribuer à faire renaître l’espérance de pouvoir bâtir la réconciliation et la paix.

A propos du discours que le Souverain Pontife a adressé à l’ensemble des évêques coréens, jeudi soir, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège n’y voit pas un rappel à l’ordre. Le Pape François a une opinion très positive de l’Eglise de Corée, de son dynamisme, de son courage, de son témoignage, du service qu’elle rend à l’Eglise universelle, car c’est une Eglise missionnaire qui donne beaucoup aux autres Eglises. Mais l’évêque de Rome a fait une remarque intéressante dans son discours : il a invité l’épiscopat à éviter de faire de cette Eglise une Eglise forte, une Eglise riche. C’est la thématique de l’Eglise pauvre pour les pauvres, si chère au Pape François et qui revient sans cesse dans ses interventions, explique le père Lombardi. Mais cette recommandation il l’a faite avec amour : faîtes attention à ne pas devenir une Eglise satisfaite de sa force ; restez toujours une Eglise désireuse de témoigner de l’Evangile de Jésus, une Eglise qui aime les pauvres dans la pauvreté.

 

 

 








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