2014-08-15 16:15:00

Commentaire de l'Évangile du 17 août : Matthieu 15, 21-28


Voici l'homélie du père Pascal Montavit pour le 20e dimanche du temps ordinaire :

L’Evangile de ce jour témoigne de la puissance de la prière d’intercession. Une femme cananéenne prie pour sa fille qui est tourmentée par un démon. Jésus amène alors cette femme à approfondir son acte de foi. Voyons cela plus précisément.

Ce récit préfigure l’annonce de la Bonne Nouvelle du Salut aux païens. Alors que cette femme n’est pas juive, elle s’exclame : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David » (Mt 15,22). En disant ‘Fils de David’, elle reconnaît que le Salut vient des Juifs. Mais si elle s’adresse au Messie d’Israël, elle, une païenne, c’est qu’elle croit qu’Il est aussi le Messie de tous les hommes.

Les disciples demandent à Jésus d’intervenir car ils sont fatigués d’être poursuivis par ses cris. Jésus répond favorablement à cette demande. Il leur montre ainsi la mission qu’ils devront accomplir. Ils sont là pour conduire toutes les nations, même païennes, à Jésus. Bien sûr, leur motivation n’est pas encore parfaite. Ils agissent parce qu’ils sont agacés par les cris de la femme. Cela nous montre que le Seigneur n’attend pas que nous soyons parfaits pour accueillir nos prières. Parfois, nous pouvons nous sentir indignes de poser des actes au nom de Jésus parce que nous avons conscience de nos limites, de nos péchés. Mais les Apôtres eux-mêmes ne sont pas parfaits et pourtant Jésus les envoie et leur donne de porter du fruit. Il en est de même pour nous. N’attendons pas d’être parfaits, d’avoir suivi plusieurs formations avant de commencer à annoncer la Grâce de Dieu pour les hommes. Le Seigneur utilise des serviteurs imparfaits pour répandre son message de Paix et de Salut.

Après avoir montré aux disciples le poids de leur intercession, Jésus, par un dialogue avec la Cananéenne, met en lumière la disposition intérieure de foi de cette femme. Jésus lui dit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël » (Mt 15,24). Comme elle insiste, Jésus lui dit alors : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens » (Mt 15,26). La Cananéenne lui répond: « C’est vrai, Seigneur, mais justement les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table du maître » (Mt 15,27). Cette prière nous révèle l’attitude intérieure qui doit accompagner la prière d’intercession. D’une part, la Cananéenne reconnaît en Jésus le maître, le Messie d’Israël. Elle professe sa foi. L’intercession commence donc par reconnaître qui est Dieu, dans son Amour et dans sa Toute Puissance. D’autre part, elle réitère sa demande par l’affirmation que rien ne lui est dû. C’est pourquoi la Cananéenne pose un acte d’humilité en comparant son attitude à celle du petit chien. Croire que Dieu peut tout sans rien réclamer comme un dû est la clé de toute intercession. C’est avant tout un acte de confiance en l’Amour Miséricordieux du Seigneur.

Le Seigneur répond alors par cette phrase étonnante : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux » (Mt 15,28). Le Seigneur exauce la volonté même de la Cananéenne : sa fille est guérie. En ce jour, nous pouvons à notre tour intercéder pour nos proches qui souffrent et qui manquent d’espoir. Que par notre prière et par l’intercession de la Vierge Marie, le Seigneur les rejoigne et les guérisse. 








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