L’Eglise catholique du Portugal lance un cri d’alarme devant les situations d’exploitation
et de trafic d’êtres humains que favorise le contexte économique du pays et, plus
largement, de l’Europe. Quarante Secrétariats diocésains des Migrations se sont réunis
en congrès national jusqu’au 5 juillet dernier, à Tomar (près de Fatima). Quatre représentants
des Missions Catholiques de langue portugaise en Andorre, Afrique du Sud, en France
et aux Pays-Bas étaient également présents, ainsi que les coordinateurs des aumôneries
des migrants en Ukraine et en Afrique.
Le document final approfondit le thème
central de la réunion, « L’ailleurs est plus près qu’on ne l’imagine ».
On peut notamment y lire l’alerte suivante : « les cas d’abus sexuels, les domestiques,
l’exploitation au travail, la mendicité et l’adoption illégale au Portugal montrent
que les actions menées au niveau international doivent être accompagnées d’ interventions
fondamentales et nécessaires de la part des communautés locales ».
Malgré
la crise économique, continuer d'accueillir
L’urgence est donc de faire
face à de nombreuses formes de trafics illégaux qui prolifèrent. Pour cela, le rapport
met en avant « la promotion et l’utilisation d’un réseau ecclésiastique qui facilitera
les efforts d’accompagnement spirituel et la proximité matérielle avec les victimes
». Il s’agit maintenant de former des « agents pastoraux capables de réagir
au dynamisme concret des Eglises des pays d’arrivée, et à la situation actuelle de
la migration ».
Une situation dans laquelle l’être humain ne doit jamais
être mise au rebut, quel que soit le coût que suppose un tel « effort ».
« Dans une Europe accablée par une crise économique, dans laquelle les fardeaux
financiers sont perçus comme l’unique critère d’action, nous considérons qu’il est
nécessaire de réaffirmer une fois encore que l’absolue valeur de la dignité de la
personne humaine devrait devenir l’objectif principal associé aux politiques de migration
et d’asile », conclut le document.
Le Pape François est intervenu à de
nombreuses reprises sur la question de la traite des êtres humains. En mai dernier
notamment, il déclarait notamment : « La traite des êtres humains est une activité
ignoble, une honte pour un monde qui se prétend civilisé. Les exploiteurs de tout
type et leurs clients devraient faire un sérieux examen de conscience, devant Dieu.
L’Eglise relance un vibrant appel pour que la dignité et le caractère prioritaire
de la personne, et ses droits fondamentaux, soient toujours respectés… » (agence
SIR)