(RV) En Colombie, l’épiscopat s’est dit une nouvelle fois prêt à participer, en tant
que médiateur, à d’éventuelles négociations de paix entre le gouvernement et la guérilla
de l’ELN, Armée de Libération Nationale, le deuxième groupe armé du pays. Des colloques
préliminaires sont prévus : une phase exploratoire qui pourrait déboucher sur des
pourparlers de paix, comme c’est déjà le cas avec les Farc. L’Eglise de Colombie est
aux côtés de la population durement éprouvée par des années de violence ; elle s’efforce
de ré humaniser la société et de changer les mentalités.
En pleine campagne
électorale pour le second tour de l’élection présidentielle, le gouvernement colombien
avait annoncé des discussions de paix approfondies avec l'ELN. Fraichement élu, le
nouveau président de la Conférence épiscopale tient tout de suite à afficher sa disponibilité
: l’Eglise ne refusera pas d’y participer si elle est invitée. Convaincue que ce n’est
pas par la force des armes qu’on combat la pauvreté et les inégalités, l’Eglise soutient
le dialogue politique à condition que toutes les parties fassent preuve de sincérité.
De leur côté, estime-t-elle, les groupes armés devraient reconnaître leurs crimes,
demander pardon et accepter que justice soit faite. Car la réconciliation ne peut
pas se construire sur l’impunité.
Mais la route vers la paix est encore
longue en Colombie, d’autant que l’ouverture de négociations avec les guérillas ne
fait pas l’unanimité au sein de l’opinion publique. Lundi, 13 guérilleros des FARC
ont été tués lors du bombardement d’un camp de rebelles alors que de nouvelles négociations
devaient avoir lieu entre le gouvernement et les chefs de l’organisation armée. Une
opération qui montre que l’armée est toujours à l’offensive.
Photo
: Des membres de la guérilla de l'ELN, deuxième groupe armé du pays.