2014-07-15 14:48:30

Les atermoiements de l'Algérie dans l'enquête sur Tibhirine


(RV) Entretien exclusif - Du nouveau dans l’enquête sur l’assassinat des moines de Tibhirine. Les autorités algériennes demandent l’audition de deux anciens membres des services secrets français. Elles veulent enquêter sur les négociations qui ont eu lieu entre la DGSE et le GIA, le groupe islamique armé qui aurait enlevé les sept moines.

Cette demande algérienne intervient quelques jours après que juge français Marc Trévidic ait fait part de son exaspération dans les médias. Il attend toujours l’invitation officielle d’Alger pour assister à l’autopsie des têtes des moines.

Selon Maître Patrick Baudouin, l’avocat des familles des victimes, cette demande d’audition n’est qu’une diversion. RealAudioMP3

Il s’agit simplement de faire pièce à la procédure en cours en France et d’essayer par ce biais, de l’entraver. Alors, la meilleure preuve en est que le juge d’instruction français, Monsieur Trevidic demande maintenant depuis deux ans et demi à pouvoir se rendre en Algérie pour que soit pratiqué une autopsie des têtes des moines. Il n’a toujours pas obtenu le feu vert pour pouvoir effectuer ce déplacement. Donc, il n’y a aucune coopération de la part des autorités algériennes au titre de l’entraide judiciaire, ce qui est une obligation pour l’Algérie. Et alors, à l’inverse, les autorités algériennes demandent à la justice française d’apporter son concours pour pouvoir auditionner deux personnes qui ont d’ailleurs été entendues par le juge d’instruction français, Monsieur Trevidic. Il suffirait de communiquer les procès-verbaux d’audition de Monsieur Trevidic. Donc, tout ça n’est pas sérieux. C’est encore une fois de la poudre aux yeux. C’est de la manœuvre de diversion. Je pense qu’à la rentrée de septembre, si le juge Trevidic n’a toujours pas obtenu la possibilité d’aller en Algérie, on en tirera toutes les conséquences qui sont évidemment extrêmement négatives pour l’implication des autorités algériennes. Depuis deux ans et demi, on se moque du juge, on se moque de la justice française, on se moque des victimes et on se moque des familles des moines.

La demande d’audition de la part des autorités algériennes concernent des négociations qu’il y aurait eu entre les services français et le GIA (Groupe Islamiste Armé). Qu’est-ce que vous savez sur ces tractations ?
Il y a un dossier d’instruction en cours. Il y a eu là-dessus des auditions dont on peu dire déjà qu’elles n’ont pas apporté grand-chose pour éclairer la vérité sur l’assassinat des moines. La justice y est intéressée des deux côtés. Ca n’a jamais débouché sur rien et je crois que ça ne débouchera sur rien parce qu’il y a des secrets d’échange qui sont opposés des deux côtés. Ce n’est pas dans ce sens-là qu’on avancera, les autorités algériennes le savent parfaitement bien. Et marcher vers la vérité passe par certaines investigations complémentaires, telle que l’autopsie.








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