2014-07-08 17:18:01

RDC : la réponse des évêques au gouvernement


(RV) Entretien - Le pouvoir à Kinshasa reproche aux évêques congolais de lui faire un « procès d’intention en affichant son opposition à toute révision constitutionnelle ». Ces déclarations du gouvernement de la République Démocratie du Congo font suite à un message publié à l’occasion de la 51ème Assemblée Plénière de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).

Dans ce texte intitulé « Pour un processus électoral apaisé et porteur d’un avenir meilleur », les évêques de RDC saluent « tous les efforts de reconstruction du pays entrepris par le gouvernement, notamment la maîtrise de l’inflation, l’augmentation du taux de croissance, l’assainissement du climat des affaires » mais parallèlement, les évêques rappellent aux gouvernants la position de la CENCO au sujet de la non-modification de la Constitution, en particulier concernant « ses articles verrouillés qui échappent à toute révision . C’est le cas de l’article 220 » précisent-ils.

L'article 220 concerne notamment le nombre et la durée des mandats du Président de la République. Le mandat présidentiel en RDC étant limité à 5 ans et renouvelable une seule fois, le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ne peut plus briguer un nouveau mandat. Le gouvernement a aussitôt précisé qu’il n’était pas question d’un quelconque projet de révision et fustige la prise de position de l’Eglise, expliquée à Olivier Bonnel par Mgr Nicolas Djomo, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo. RealAudioMP3


« Ce n’est pas un procès d’intentions. Nous savons que le débat est ouvert. On a beaucoup parlé depuis des mois au sein de la classe politique, au sein de la population congolaise. On dirait qu’il y a des nuages, un tonnerre qui gronde. C’est donc une réalité. Le débat est ouvert. Tout le monde en parle et les évêques, en éveillés de conscience, interviennent pour donner leurs points de vue. Ce n’est pas un procès d’intentions car il s’agit d’une situation réelle qui préoccupe actuellement les congolais et ils en parlent. Nous, nous sommes en train de parler de principes. En fait, nous ne parlons que de ce qui est écrit dans notre Constitution qui a été adoptée par le peuple congolais. Ce n’est pas une question de personnes mais c’est une question de principes, c’est-à-dire sauvegarder l’avenir du pays, stabiliser notre pays vers la démocratie, vers l’Etat de droit. Un pays qui se donne des institutions solides est un pays qui peut aller vers le progrès.

À mesure que l’on s’approche des échéances électorales, on a le sentiment qu’il est de plus en plus difficile de dialoguer avec le pouvoir à Kinshasa. Est-ce que vous partagez cette analyse ?
D’un autre côté, déjà en 2012 et au moment des élections de 2011, les évêques étaient les premiers à contacter tous les principaux états-majors de Kinshasa pour leur parler de la nécessité d’établir un dialogue national pour l’intérêt de notre pays. Nous n’avons cessé de le rappeler. Il est très important de maintenir un climat de dialogue de façon à débattre sereinement des questions concernant l’intérêt du pays, pour l’avenir de notre pays. Nous continuerons à demander aux uns et aux autres de rester sereins et d’autoriser un débat national serein et qui puisse intéresser tout le monde. Et cela constitue une garantie pour que nous puissions aller de l’avant. Nous ne fatiguerons pas de travailler afin que le débat puisse constamment se maintenir. »



Dans leur message les évêques congolais souhaitent par ailleurs que la « célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance du pays apporte à tous un sursaut patriotique et un réel engagement pour réussir le pari de bâtir un pays plus beau qu’avant et d’assurer la grandeur de la RD Congo ».










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