Commémoration Grande Guerre : « préparer la paix » pour l'évêque de Verdun
(RV) L'ancien évêque de Verdun Mgr Maupu et ancien président de la commission Justice
et Paix consacre l’éditorial de la Lettre de Justice et Paix (édition de Juin) au
centième anniversaire de la Première Guerre mondiale. Pour lui, au-delà des « enjeux
touristiques et donc économiques », commémorer la Grande Guerre, « c’est retrouver
des images, […] c’est rappeler les otages fusillés, les civils massacrés, les villages
incendiés ».
Il ajoute que le « temps des commémorations est aussi le
temps où préparer la paix ». Toutefois, bien que l’on répète comme un refrain
« Plus jamais ça ! », « la paix n’est pas aussi spectaculaire que la guerre
», donc moins « susceptible d’émouvoir ou de choquer » les générations
actuelles.
Benoît XV, artisan de paix en temps de guerre
L’ancien
prélat de Verdun conclut son texte par un hommage au Pape Benoît XV, qui a fait «
l’éprouvante expérience » de la Grande Guerre. On lui reproche souvent d’être
resté « neutre dans le conflit », alors que le souverain pontife a fermement
plaidé pour la paix dans ses discours. Benoît XV a ainsi dénoncé un « massacre
inutile », et rappelé que « nous appartenons tous à une même société humaine
», précisant qu’ « à la force matérielle des armes doit être substituée la force
morale du droit ».
Dans ses actes non plus, Benoît XV n’est pas demeuré
inactif. Mgr Maupu rappelle que le Pape a organisé « la pastorale des soldats,
mais aussi le soutien aux orphelins », et proposé « des échanges de prisonniers
». Des initiatives qui « sonnent plus juste aujourd’hui que les discours politiques
d’alors ».
Enfin, l’évêque de Verdun s’interroge : « on rêve de ce
que le monde serait devenu si le pape avait été entendu. On mesure aussi la distance
entre le monde tel qu’il aurait pu être et le monde tel qu’il est : une méditation
réaliste peut-elle nourrir l’espérance aujourd’hui ? » écrit-il en guise de conclusion.
Photo : Reconstitution d'une tranchée dans une exposition à Prague