Le Pape en Molise pour plaider la dignité de l'homme
L’actualité de l’Eglise aujourd’hui reste centrée sur la visite pastorale du Pape
François dans la région italienne du Molise, au centre-nord de la péninsule. Très
tôt samedi matin, en effet ; en légère avance sur l’horaire, le Pape est arrivé à
Campo Basso, le chef-lieu de région. Accueilli par les autorités religieuses, politiques
et administratives locales, le Pape s’est ensuite rendu à l’Université du Molise où
il a rencontré le monde du travail. Dans son adresse, il a réaffirmé que la dignité
de l’homme devait être au centre de tout. Il a indiqué aussi ce que doit être l’Eglise
: un peuple qui sert Dieu ; un peuple qui vit dans la liberté donnée par Lui. Un travail
accompli sans égards pour la valeur intrinsèque de l’homme viole les droits et la
dignité de la personne, a rappelé le Pape. Un des droits sacrés du travailleur devrait
être l’observance du repos dominical «qui n’intéresse pas seulement les croyants mais
qui intéressent tout le monde comme choix éthique ».
Travailler le dimanche
n'est pas signe de liberté
« Le dimanche sans travail, a souligné le Pape,
affirme que l’économie n’a pas la priorité sur l’humain, sur la gratuité et sur les
relations non commerciales, sur les relations familiales et amicales, et, pour les
croyants, sur la relation avec Dieu et avec la communauté ». Et de poser cette question:
« travailler le dimanche est-ce une vraie liberté ? ». Après l’université, le
Pape a gagné l’ex stade municipal Romagnoli, pour une célébration eucharistique en
compagnie de Mgr Bregantini, ordinaire du lieu et rédacteur des méditations du Chemin
de Croix de cette année. Ici, encore une fois, le Pape a souligné au cours de son
homélie que la dignité de l’homme était non-négociable, non-soluble dans les considérations
purement économiques. « C’est un des plus grands défis de notre époque : se convertir
à un développement qui sache respecter la création », a souligné le Pape François
qui a dénoncé le drame du chômage et le manque de considération pour le travailleur,
producteur des biens. Il a rappelé les dirigeants d’entreprises à leurs responsabilités,
celle de placer la dignité de l’homme au centre de toute action. « Les autres intérêts,
même si légitimes, sont secondaires car la personne humaine a été créée à l’image
de Dieu », a-t-il insisté.
Le Seigneur est miséricorde et amour infini
Après
la messe, le Pape est allé à la rencontre des malades dans la cathédrale avec qui
il a eu un temps d’adoration silencieuse du Saint-Sacrement. C’est avec les malades
que le Pape a partagé son repas de midi, avant de reprendre son bâton de pèlerin en
début d’après-midi pour gagner, en hélicoptère, la localité de Castelpetroso, dans
la ville d’Isernia où se trouve le sanctuaire marial du diocèse. C’est ici, qu’après
un temps de prière, le Pape François a rencontré les jeunes de la région et ceux de
la région voisine des Abruzzes auxquels. La rencontre s’est déroulée sous forme de
témoignages ; plusieurs des jeunes présents faisant part de leurs perspectives, espérances
et craintes pour le futur. Le Pape les a exhortés, devant la difficulté de trouver
un modèle culturel sur lequel fonder sans craintes ses choix de vie, de trouver en
Jésus-Christ les fondements solides qui ne se dérobent pas à la moindre difficulté. Avant
de venir rencontrer les jeunes, le Pape François avait rendu visite à une prison des
environs, où, dans un bref propos, il avait exhorté les détenus à regarder l’essentiel
: ne pas s’arrêter à la faute commise, mais avancer avec l’aide du Seigneur. « Dieu
est Père, a-t-il rappelé ; Il est miséricorde ; Il nous aime toujours. » Le programme
du séjour du Pape en Molise devait se poursuivre avec, notamment dans la soirée, sa
participation aux manifestations prévues pour le jubilé de Saint Célestin, originaire
du diocèse, devenu Pape au 5è siècle sous le nom de Célestin 1er.