(RV) La tuberculose au cœur des préoccupations du Conseil pontifical pour les services
de santé. Lors du sommet international sur la tuberculose organisé à Rome les 4 et
5 juillet sur le thème « vers l’élimination de la tuberculose dans les pays à basse
incidence », le président du conseil pontifical s’est exprimé ce vendredi, mettant
en garde contre l’autocongratulation.
Mgr Zygmunt Zimowski a tout d’abord
souligné les bons résultats obtenus au niveau mondial dans la lutte contre cette maladie.
« 22 millions de vies ont été sauvées et 56 millions de personnes ont été traitées
avec succès », entre 1995 et 2012, autrement dit, « ce sont des résultats vraiment
encourageants ». Tout en rappelant le nombre de décès dus à la tuberculose en
2012 : 1,3 millions dans le monde.
Objectifs 2015
Mais c’est
oublier la résistance de la maladie aux médicaments, la co-infection VIH tuberculose,
qui représente 75 % des cas en Afrique, le nombre de décès encore élevés. « Tout
cela réclame davantage de volonté politique, plus de fonds, plus de recherche, d’efforts
plus concentrés et davantage de détermination » s’est exclamé Mgr Zimowski.
Le
président du conseil pontifical pour les services de santé a rappelé que la tuberculose
frappait en tout premier lieu les plus pauvres : « les femmes, les enfants, les
migrants, les détenus, les sans-abris, et de manière disproportionnée, ceux qui vivent
avec le VIH/Sida. » Si globalement les objectifs de l’Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) fixés pour 2015 ont été globalement remplis, l’Afrique et les pays
d’Europe orientale ne devraient pas les atteindre regrette le monsieur santé du Vatican.
Garantir le droit à la santé pour tous
Une stratégie mondiale
pour la prévention de la tuberculose, son traitement et le contrôle post-2015 a été
adoptée. Reste maintenant à l’appliquer et là, la mobilisation doit être générale,
des « responsables politiques au monde médical, les organisations et les communautés
de la société civile ». Mgr Zimowski rappelle que « les institutions sanitaires
basées sur la foi seront des partenaires importants dans l’effort pour permettre l’accessibilité
des soins à tous ceux qui en ont besoin ».
Insistant sur l’engagement de l’Eglise
et sur celui du Pape François en faveur des plus pauvres et des marginaux, Mgr Zimowski
exhorte les décideurs à faire en sorte que « le droit à la santé soit une réalité
pour tous les citoyens ». Comme l’écrivait Benoît XVI dans son encyclique Spe
Salvi, « la mesure de l'humanité se détermine essentiellement dans son rapport
à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société.
Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n'est pas capable
de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée
et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine. »
Photo
: femme souffrant de tuberculose et son bébé dans un hôpital au Soudan du Sud