(RV) Le père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile de ce dimanche
6 juillet, 14e dimanche du temps ordinaire : évangile selon Saint Matthieu (Mt 11,
25-30). Ecoutons le commentaire du Père Pascal Montavit
L’Evangile
de ce jour nous présente Jésus comme maître de sagesse. Ses paroles sont source de
vie et éclairent le chemin des hommes. Voyons cela plus précisément.
Jésus
proclame la louange de son Père car ce qu’Il a caché aux sages et aux savants, Il
l’a révélé aux tout petits (Mt 11,25). Cette parole de sagesse s’adresse bien à notre
époque qui pense, par sa science, pouvoir tout maîtriser, et même changer l’ordre
de la nature. Le tout petit auquel fait allusion Jésus n’est pas un ignorant, quelqu’un
sans éducation. Il est simplement celui qui reconnaît qu’il y a un Créateur qui a
ordonné toute chose. Le tout petit observe et étudie le monde créé. Il sait y reconnaître
les lois que Dieu a établies et qu’il convient de respecter. Le tout petit ne prend
donc pas la place de Dieu mais il se met à son écoute. De tout temps, le péché de
l’homme fut celui de Prométhée. A l’inverse, le tout petit reconnaît et accueille
le don de la vie que Dieu lui a fait. Il l’honore en respectant ses commandements.
Jésus continue par une affirmation qui rappelle l’Evangile selon saint Jean
: « Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler
» (Mt 11,27). Jésus montre ainsi qu’il est le Fils.
Etre fils c’est aussi
une manière de vivre comme un tout petit. Ce qui est signifié en plus, par cette relation
Père-Fils, c’est que le Créateur aime sa création. Elle n’est pas, comme le prétend
souvent la philosophie, une émanation plus ou moins consciente de Dieu. La création
est le lieu où Dieu déverse tout son amour. Si des drames adviennent, c’est en raison
de la liberté que Dieu a accordée à l’homme et qui l’a conduit à se couper de son
Créateur. Mais, à l’origine, il n’en était pas ainsi. Cette relation avec un Dieu-père,
il nous faut la redécouvrir en posant des actes de confiance et en expérimentant que
le Seigneur est bien présent avec nous, tous les jours.
Enfin, Jésus dit :
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai
le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble
de cœur, et vous trouverez le repos » (Mt 11,29). Le terme hébreu qui correspond au
mot grec ‘joug’ utilisé dans l’évangile que nous lisons aujourd’hui signifie aussi
enseignement. Jésus nous dit donc « suivez mon enseignement, mettez-le en pratique,
et vous trouverez le repos ». C’est en cela que Jésus est maître de sagesse. Il nous
montre comment vivre au quotidien pour garder nos cœurs dans la paix et dans la joie.
Comment ne pas penser alors aux Béatitudes, et en particulier à la première : « Heureux
les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5,3). Ce sont donc les
pauvres, les tout petits qui vivent dans la paix du Royaume des cieux.
En
ce jour, nous pouvons prier pour notre monde qui s’enferme dans un péché d’orgueil
en ne sachant pas reconnaître celui qui a façonné toute chose. C’est en témoignant
de la joie et du bonheur qu’il y a à vivre en tout petits que nous pouvons donner
un témoignage à ceux qui ne connaissent pas Jésus. Le maître est là et il nous appelle
à nous mettre à sa suite.