(RV) C’est une première en Colombie : les responsables des communautés catholique,
juive et musulmane ont décidé de se retrouver ce mardi soir à la résidence de l’archevêque
de Bogota pour signer une déclaration de paix conjointe. Dans ce texte, les trois
communautés religieuses s’engagent à promouvoir la paix et la réconciliation en Colombie
et dans le monde.
En Colombie la population attend avec impatience la fin
de la guerre civile qui dure depuis plus de cinquante ans, surtout dans les zones
rurales. Mais l’après-conflit s’annonce incertain. Depuis vingt mois, des négociations
sont en cours entre le président Juan Manuel Santos, réélu le 15 juin, et les Farc,
les Forces armées révolutionnaires de Colombie.
Les deux parties se sont déjà
mises d’accord sur trois points : la question agraire, qui prévoit une démocratisation
de l’accès à la terre ; les modalités de la participation des anciens guérilleros
à la vie politique ; et l’engagement des FARC à mettre fin à ses liens avec les drogues
illicites.
Processus de paix élargi à l'ELN
Entre les deux tours
de la présidentielle, le président a par ailleurs annoncé l’ouverture d’un processus
de paix avec l'autre guérilla d’extrême-gauche, l’ELN : l’Armée de libération nationale.
Mais ses détracteurs l’accusent de vouloir bâtir la paix au détriment de l’impunité,
tandis que les familles des victimes des Farc demandent que les auteurs des crimes
soient punis.
C’est dire l’importance de la rencontre de prière interreligieuse
de ce mardi soir à l’évêché de Bogota, organisée suivant le modèle de celle qui s’était
déroulée le 8 juin au Vatican avec la participation de Shimon Peres et de Mahmoud
Abbas : une rencontre rythmée par des moments de prières et de chants, par la bénédiction
de plaques commémoratives et par la proclamation d’une déclaration interreligieuse.
En Colombie, les religions sont déterminées à unir leurs forces pour favoriser le
vivre-ensemble et promouvoir la justice.
Photo : veillée de prière pour
la paix à Bogota le 22 mai 2014