« Nous évêques, ne cherchons pas la protection des puissants »
(RV) En ce dimanche de la Solennité de Saint Pierre et Saint Paul, le Pape François
a remis le pallium à 24 nouveaux archevêques métropolitains du monde entier. Le pallium
est cette bande d’étoffe de laine blanche qui posée sur les épaules représente la
brebis portée par le berger comme le Christ, et donc symbole de la charge pastorale
de celui qui le porte. L’évêque de Rome la confère aux archevêques métropolitains
et aux primats comme symbole de leur juridiction en communion avec le Siège de Pierre.
Au moment de l’homélie, le Pape a adressé quelques mots à la délégation du
Patriarcat de Constantinople, à Rome, comme chaque année, pour cette solennité des
Saints Pierre et Paul. Une délégation menée cette année par le Métropolite Jean de
Pergame Zizioulas, déjà reçue samedi par le Pape au Vatican. « Prions le Seigneur,
a déclaré François, pour que cette visite puisse renforcer nos liens fraternels
dans le chemin vers la pleine communion entre les deux Eglises sœurs, une communion
tellement désirée ».
« Ne cherchez pas les gratifications et les reconnaissances
»
Que les évêques « pour se protéger », ne cherchent pas « l’appui
de ceux qui détiennent le pouvoir dans ce monde », et qu’ils ne se laissent pas
« tromper par l’orgueil qui recherche les gratifications et les reconnaissances
». Voilà ce qu’a déclaré le Pape François durant l’homélie. « La confiance
en Dieu nous rend libres. Que le Seigneur nous libère de toutes les peurs et de toutes
les chaînes, afin que nous puissions être vraiment libres », a ajouté le Pape,
en commentant les lectures du jour, et évoquant « le problème pour nous de la peur
et des refuges pastoraux ».
« Nous, chers frères évêques, avons-nous
peur ? Et de quoi avons-nous peur ? Et si nous avons peur, quels refuges cherchons-nous,
dans notre vie pastorale, pour nous protéger ? » «Nous cherchons peut-être l’appui
de ceux qui détiennent le pouvoir dans ce monte ? Ou nous nous laissons tromper par
l’orgueil qui recherche les gratifications et les reconnaissances, et alors on a l’impression
d’être en sécurité ? Chers frères évêques, où cherchons-nous la sécurité ? » Le
Pape répondait aussitôt à cette question, en soulignant que le témoignage de l’apôtre
Pierre nous rappelle que « notre vrai refuge est la confiance en Dieu : elle éloigne
toutes les peurs et nous rend libres de tous les esclavages et de toutes les tentations
mondaines ».
« Allons à l'essentiel, sans s'arrêter aux choses secondaires
»
« Aujourd’hui, a poursuivi le Pape, l’évêque de Rome et les
autres évêques, tout spécialement ceux qui viennent de recevoir le pallium, nous nous
sentons interpelés par l’exemple de Saint Pierre pour vérifier notre confiance dans
le Seigneur ». Pierre, a encore dit le Pape, « a expérimenté le fait que la
fidélité de Dieu est plus grande que nos infidélités et plus forte que nos reniements.
L’amour de Jésus doit suffire à Pierre. Il ne doit pas céder à la tentation de la
curiosité, de l’envie. » « Pour nous, a encore ajouté le Pape, l’expérience
de Pierre constitue un message important : nous ne devons pas perdre de temps en questionnements
ou en bavardages inutiles, nous ne devons pas nous arrêter aux choses secondaires,
mais aller à l’essentiel. »
« Jésus nous dit : ‘Suis-moi malgré les
difficultés, suis-moi dans l’annonce de l’Evangile. Suis-moi dans le témoignage d’une
vie qui corresponde au don de grâce du Baptême et de l’Ordination ». « Suis-moi, en
parlant de moi à tous ceux avec qui tu vis, jour après jour, dans la fatigue du travail,
du dialogue et de l’amitié. Suis-moi dans l’annonce de l’Evangile, surtout aux derniers
d’entre nous, afin qu’à personne ne manque la Parole de vie qui libère de toutes les
peurs et donne la confiance en la fidélité de Dieu. »