« Nous avons suivi avec attention et préoccupation pastorale la situation qui s’est
créée à cause de la dette extérieure et de ses possibles conséquences pour notre pays
et pour la vie de notre peuple, en particulier de nos frères les plus vulnérables
suite à la récente décision de la Cour Suprême de Justice des Etats-Unis. Un tel état
de fait requiert avec urgence de la part de tous les hauts responsables une attitude
pleine d’unité et de responsabilité afin de répondre, au travers d’une juste négociation,
à la situation qui est venue à se créer ». C’est ainsi que s’exprime le Comité
exécutif de la Conférence épiscopale argentine présidé par Mgr Jorge Eduardo Lozano,
Archevêque de Gualeguaychú, dans un communiqué qui vient d’être publié.
Selon
les données recueillies par l’Agence Fides, suite au crack de 2001-2002, la dette
extérieure du pays se trouve entre les mains d’un certain nombre de ce qu’il est convenu
d’appeler « fonds vautours » et depuis lors, l’Argentine a engagé une bataille
légale avec ses créditeurs qui se sont refusés de participer aux restructurations
de la dette. Le 16 juin, la Cour Suprême des Etats-Unis a rejeté le recours de l’Argentine,
confirmant la décision du juge américain Thomas Griesa, de New York, qui avait ordonné
au pays de payer la dette aux différents fonds d’ici le 30 juin. Le Ministère de l’Economie
argentin a averti ne pas être en mesure de le faire en ce que cela demanderait une
nouvelle banqueroute.
Dans leur communiqué, les êvêques citent le Pape François,
selon qui « l’économie centrée seulement sur la spéculation financière affaiblit
les relations, retarde le développement des peuples et compromet l’équité de l’ordre
international ». Ils rappellent en outre que « la question économique est un
thème central de la vie des peuples qui doit cependant être toujours au service du
bien commun, de la croissance intégrale de la personne et dans le sillon de la justice
». Enfin, ils s’en remettent à la disponibilité et à la compétence professionnelle
de ceux qui guident la nation, des forces politiques, des économistes et des entrepreneurs
afin qu’ils travaillent ensemble à trouver une solution au problème. (Fides)
Photo:
manifestation en face de l'ambassade américaine de Buenos Aires