CCEE : l'Europe porte en elle son renouveau spirituel
(RV) L’Eglise est face à une Europe qui a encore besoin de réconciliation et de paix
selon les évêques européens. Réunis à l'occasion de la 42ème Rencontre annuelle des
Secrétaires Généraux des Conférences Episcopales d'Europe, qui a eu lieu à Strasbourg
du 19 au 22 juin, ils ont notamment parlé de la situation en Ukraine et en Bosnie-Herzégovine,
« deux pays qui vivent des situations exigeant un accompagnement et des décisions
fermes, si l'on veut parvenir à une solution de leurs problèmes réels et dramatiques
».
Plus globalement, les évêques européens estiment « que la réconciliation
en Europe est un sujet extrêmement actuel et urgent. Elle ne tend pas uniquement au
pardon d'un passé fait de divisions et de conflits, mais elle doit viser la coopération
entre les peuples et les nations. Elle n'aboutira que dans la charité et dans la justice
».
Le père Michel Rémery, vice-secrétaire général du CCEE, conseil des conférences
épiscopales d’Europe, salue l’intérêt des responsables du Conseil de l’Europe
pour l’action de l’Eglise. Interrogé par Cyprien Viet, il estime aussi que l’Europe
porte en elle ses propres germes de renouveau spirituel.
Les évêques
ont aussi exprimé à plusieurs responsables politiques européens la préoccupation commune
à l'égard du véritable bien, spirituel, politique et social, des personnes du continent.
Pour eux, « l'augmentation considérable des recours présentés à la Cour Européenne
des Droits de l'Homme concernant des thèmes liés à la dimension religieuse » démontre
que la religion est « en train d'acquérir une importance publique de plus en plus
grande dans la vie et dans la conscience des citoyens européens, et qu'elle [est]
un élément fondamental pour la cohésion sociale ».
Un travail d'accompagnement
des responsables politiques
Dans le cadre des débats, les évêques ont posé
aux représentants du Conseil de l'Europe un certain nombre de questions afin qu'elles
puissent devenir des sujets permanents de réflexion auprès des institutions européennes
: « les formes d'intolérance et de discrimination qui menacent le droit à la liberté
religieuse ; l'importance de maintenir clairement le droit à l'objection de conscience
des médecins ou d'autres professionnels qui travaillent dans le secteur de la santé
en ce qui concerne les sujets liés à la bioéthique et à la vie humaine ; le droit
de défendre et de promouvoir une conception de la famille basée sur le mariage entre
un homme et une femme ; la non-attribution d'une personnalité juridique de l'Eglise
catholique en Turquie ; la question des migrations, en insistant sur la nécessité
de sortir de la gestion du problème en partant de la logique de l'urgence ; la protection
et le statut des nombreux immigrés qui travaillent comme aide ménagers ; la question
des réfugiés ».
Enfin, les participants ont consacré du temps également
à réfléchir sur les dernières élections européennes et sur les défis que l'Europe
d'aujourd'hui doit aborder. Il ont insisté sur le fait que l'Eglise « est convaincue
que seule une politique basée sur les principes de la personne humaine, du bien commun,
de la solidarité et de la subsidiarité pourra conduire à la création d'une société
juste, pacifique et féconde ».