(Radio Vatican) Le Pape ce vendredi matin a rencontré au Vatican les représentants
de la Conférence internationale sur la répression en matière de drogues ( International
Drug Enforcement Conference) réunis à Rome pour leur 31ème assemblée. L’occasion pour
le Pape de se féliciter du travail que mène l’organisation face à un problème aussi
grave que complexe à notre époque, souhaitant que leur réunion à Rome puisse amener
des progrès dans la coordination des politiques antidrogue, le partage des informations
et le développement d’une stratégie opérationnelle efficace pour lutter contre le
trafic de stupéfiants.
«Le fléau de la drogue continue de sévir dans des
formes et des proportions impressionnantes, a regretté le Pape, alimenté par un marché
abject qui dépasse les frontières nationales et continentales. Et le danger pour les
jeunes et les adolescents continue de grandir. Face à un tel phénomène, je ressens
le besoin de manifester ma douleur et ma préoccupation».
Permettre les
drogues dites 'légères' n'est pas une solution
Et le Pape lançait cette
phrase forte : «la drogue ne peut être vaincue avec la drogue ! La drogue est un
mal, et avec le mal on ne peut se permettre de céder ou se contenter de compromis.».
Le Pape précisait alors sa pensée, en soulignant que penser réduire le dommage en
consentant l’usage de psychotropes aux personnes qui continuent à faire usage de drogue
ne résout pas du tout le problème. «Les légalisations des dites ‘drogues légères’,
même partielles, sont non seulement discutables sur le plan législatif, mais ne produisent
pas les effets escomptés. Les drogues de substitution, de plus, ne constituent pas
une thérapie suffisante, mais sont une manière voilée de capituler face au phénomène».
Le
Pape répétait alors, comme il l’a déjà fait à d’autres occasion, son opposition à
tout type de drogue. Il en avait parlé notamment lors de l’audience générale du 7
mai dernier. «Pour dire ce non, il faut dire oui à la vie, oui à l’amour, oui aux
autres, oui à l’éducation, oui au travail. Et si ces ‘oui’ se réalisent, il n’y a
pas de place pour la drogue, pour l’abus d’alcool, pour toutes les autres addictions.»
François
a alors eu une pensée particulière pour les jeunes. Ceux qu’il a baptisé les «ni
ni», «qui n’étudient pas ni travaillent». Selon le pape, ces jeunes entrent alors
dans ce «manque de perspective, d’espoir et leur premier choix se porte sur les
addictions, dont la drogue. La route de la prévention contre la drogue, c’est le travail,
l’éducation, le sport et la santé».
L'Eglise vient en aide aux toxicomanes
Le
Pape rappelait que l’Eglise, fidèle au mandat de Jésus d’aller partout où il y a un
être qui souffre, qui a soif, qui a faim ou en en prison, n’a pas abandonné tous ceux
qui sont tombés dans la spirale de la drogue, mais au contraire, est allée à leur
rencontre. «Elle les a pris par la main, à travers le travail de tant de volontaires
et d’éducateurs pour qu’ils puissent redécouvrir leur dignité, en les aidant à faire
revivre ces ressources, ces talents personnels que la drogue avait ensevelis, mais
qu’elle ne pouvait effacer.» Et le Pape se disait confiant face à l’exemple de
tant de jeunes qui, désireux de sortir de la dépendance à la drogue, s’efforcent de
reconstruire leur vie.