(Radio Vatican) Entretien - Le pape François se rend samedi à Cassano allo
Jonio en Calabre, la région méridionale la plus pauvre d'Italie après la Campanie.
Il visitera des prisonniers, se rendra dans un hôpital et une maison pour personnes
âgées. Il déjeunera avec des pauvres et des jeunes d'une communauté thérapeutique
et célébrera une messe à la Marina de Sibari. En Calabre, le Pape est en terre
de mafia, mais c’est aussi une région où le chômage des jeunes bat tous les records,
plus de 50%.
Federico Piana, de la rédaction italienne, s’est entretenu avec
Raffaele Vidri, directeur de la Caritas diocésaine. Il lui a tout d'abord demandé
son sentiment sur la rencontre du Pape avec les pauvres.
La rencontre avec
les pauvres, le déjeuner avec les pauvres, pour nous, cela représente un geste de
grande proximité à la personne dans son intégralité. Naturellement, ce sont des moments
qui sont également émouvants pour ceux qui savent déjà qu’ils déjeuneront avec le
Pape.
Pouvons-nous raconter quelle est la situation au niveau de la pauvreté
et au niveau de l’attention portée aux pauvres, là, à Cassano all’Ionio ? Aussi
bien à Cassano que dans notre diocèse, nous avons entamé divers projets d’attention
à ces personnes : une cantine pour les pauvres de l’Altomonte, un centre pour mineurs
à Cassano et à Castrovillari ; dernièrement, de nombreuses paroisses ont également
activé, sous l’impulsion de l’évêque et de la Caritas diocésaine, des projets adressés
aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux jeunes, aux personnes marginalisées
et aux immigrés. Naturellement, les types de pauvreté qui émergent le plus ces dernières
années sont celles liées au manque de travail et à la difficulté d’accès au crédit
pour certaines familles qui, se trouvant en difficulté, ne réussissent même pas à
avoir 2 ou 3.000 euros pour pouvoir faire face à certaines dépenses imprévues ou à
des crédits contractés précédemment. Au programme, nous avons aussi l’activation du
microcrédit, pour pouvoir justement donner une réponse à ce genre de problématique.
Au contraire, en ce qui concerne la problématique du travail, nous sommes en train
de chercher à activer aussi bien des bourses de travail d’une durée de trois mois
pour les personnes en difficulté afin de leur donner la possibilité de se réinsérer
ou de pouvoir apprendre un métier, que des coupons pour effectuer des travaux dans
la paroisse ou dans les structures de la diocèse. En particulier, nous avons également
mis en œuvre un cours de jardinage auquel participeront 10 personnes, afin de pouvoir
leur apprendre un métier et pour leur faire comprendre qu’ils ont de nombreuses possibilités
et que les jeunes ont aussi des capacités qui ne sont pas forcément développées.
Des
jeunes qui, souvent, préfèrent peut-être abandonner leur propre terre pour chercher
fortune ailleurs… Oui, cette problématique persiste encore : ils décident d’étudier
loin de leur propre terre et souvent-très souvent !- un grand nombre d’entre eux
ne reviennent pas, alors que nous avons ici des ressources à exploiter.